Depuis plus d’un an, la crise humanitaire en République démocratique du Congo a pris des proportions alarmantes. De nouvelles flambées de violence, notamment à l’Est du pays, obligent les populations affectées à des déplacements répétés. La RDC compte actuellement 6.7 millions de personnes déplacées internes, dans un contexte où le pays fait face par ailleurs à de graves inondations et à une recrudescence d’épidémies de rougeole et de choléra, qui ont exacerbé la vulnérabilité des populations meurtries par plus de trois décennies de conflits armés.

Au-delà des crises immédiates qui méritent une attention urgente, il y aussi en RDC des besoins et des vulnérabilités chroniques. En 2024, il est estimé que près de 25,4 millions de personnes sont en situation d'insécurité alimentaire, alors que la malnutrition aiguë touche 8,4 millions de personnes, principalement des enfants de moins de 5 ans, des femmes enceintes et des femmes allaitantes.

« La crise humanitaire en République démocratique du Congo a atteint de nouveaux sommets cette année, du fait de l’aggravation de certains conflits, de l’émergence de nouveaux foyers de tension, et d’événements climatiques ayant entraîné des désastres. Derrière toutes ces situations, il y a des hommes, des femmes et des enfants qui font face à de très hauts niveaux de vulnérabilité» a souligné M. Lemarquis, coordonnateur des Affaires humanitaires.

Pour rappel, en 2023, l'appel de fonds n'a été financé qu'à 40%. Cela a permis d'assister plus de 5 millions de personnes mais de très nombreux besoins restent non couverts. «Cela entraîne énormément de souffrances, de drames humains, de vies gâchées. Beaucoup de provisoire qui dure trop longtemps. Les gens veulent rentrer chez eux et retrouver une vie normale», a insisté Bruno Lemarquis.

Plus d’un million d’enfants ne vont plus à l’école du fait des conflits armés. «La situation est vraiment dramatique. Il faudrait que la communauté internationale tourne un regard vers la République Démocratique du Congo. Avec son potentiel unique au monde sur plan environnemental, sur le plan minier et sur le plan touristique, le Congo peut beaucoup apporter au monde. Il faudrait qu’il retrouve la paix », a déclaré Modeste Mutinga Mutushayi, Ministre des Affaires sociales, des Actions humanitaires et de la Solidarité nationale.

Gisèle Tshijuka/Ocha