D'après la Représentante du HCR en RDC, Angèle Dikongue-Atangana, l’apatridie est au centre de beaucoup de maux et le monde s’est engagé, notamment le secrétaire général de l’ONU lorsqu’il assumait les charges de Haut-commissaire des Nations unies pour les réfugiés , avait décrété une décennie de lutte contre l’apatridie 2014-2024.

C’est dans ce cadre que les Nations du monde se sont accordées à ratifier et à accéder aux Conventions qui régissent l’apatridie dans le monde. Parmi ces nations se trouve la RDC qui a pris l’engagement de ratifier ces Conventions. Nous avons discuté avec la ministre d’Etat, ministre de la Justice sur cette question parce que nous avons conduit au mois de juin une mission d’expérience en Côte d’Ivoire pour que Mme la ministre et ses collaborateurs aillent apprendre de cet Etat frère les différents processus ou mécanismes à mettre en place pour arriver à dominer ou à réduire les risques d’apatridie en RDC.

La RDC a un cadre légal contre l’apatridie qui date de 2014. Cette loi a un certain nombre de dispositions qui permettent de lutter contre l’apatridie. La RDC procède à l’enregistrement de naissance des nouveau-nés. C’est déjà le premier pas pour empêcher que quelqu'un qui naît se retrouve apatride et sans nationalité. Ça commence par là. Être apatride veut dire ne pas avoir de patrie. Une personne qui dispose d’un certificat de naissance suppose que l’Etat qui lui a accordé ce certificat de naissance pourra la reconnaître comme étant son national mais pas nécessairement puisqu’il y a des étrangers qui naissent dans un pays. C’est un premier pas pour établir une identité et un lien entre une Nation.

L’apatridie, je l’appelle un «fléau» qui est aussi insidieux que dévastateur. Les  apatrides ne se connaissent même pas. Ils sont invisibles. « On se retrouve devant ce fléau lorsqu’on veut faire un acte de l’état civil. Si on ne l’a pas, c’est là où commence le calvaire. Les apatrides s’ignorent jusqu’au jour où il seront frappés par un événement de la vie courante où ils se rendent compte qu’ils ne peuvent pas franchir une étape parce que tout simplement ils n'ont aucun document prouvant leur nationalité.

Je suis autant optimiste quant à l’éradication de l’apatridie en RDC puisque la ministre d’Etat, ministre de la Justice est elle-même convaincue qu’il faille protéger tout Congolais ou toute personne qui naît en RDC de ce fléau en magistrate qu’elle est, elle sait ce que cela veut dire. Et donc, elle est prête à faire le nécessaire pour aider l’Etat congolais à faire le nécessaire pour parfaire le cadre juridique de la RDC pour lutter contre l’apatridie.

Gisèle Tshijuka