La musique congolaise est en deuil suite au décès de l’artiste animateur « Nono Atalaku » né  Nono Munzuluku, décédé le mercredi 10 janvier à Paris en France.

Selon un proche de la famille biologique cité par l’Agence congolaise de presse (ACP) Nono Monzuluku avait connu un sérieux problème de santé l’année dernière.  « L’artiste souffrait de l’hypertension artérielle. Mais il se rétablit et avait aussi repris la scène à Paris où il avait élu domicile depuis 2002. Cette fois-ci, nous avons appris que le vieux a été victime d’un AVC. Son état de santé s’est vite détérioré jusqu’à le conduire à la mort ».

La même source poursuit : « Notre dernière conversation avec  le vieux Nono Atalaku remonte au mois  de décembre dernier. On avait parlé de la promotion à Kinshasa de son nouveau disque intitulé « Misisa » dans lequel il a fait un remix de ses anciens cris d’animation chantés dans Zaiko, notamment « Zekete Zekete », deuxième épisode, « qui est déjà disponible sur You tube ».
« Sauveurs » de Zaiko !

L’On se souvient de cet artiste qui dans les années 1983 avec son complice Bébé Atalaku, originaire de la Commune de Kintambo,  grâce à l’animation, ont permis au groupe cher à Nyoka Longo, en tourmente suite à la défection de certains de ses ténors comme Evoloko Jocker, ont créé Les Langa Langa Stars. Ces derniers ont mis en déroute plusieurs orchestres de Kinshasa. C’est aux services de ces animateurs que le patron de Zaiko Langa Langa déstabilisé a recouru pour se maintenir grâce à l’apport des atalaku, qui avec leur innovation ont accroché le public.

Mais à vrai dire, ces artistes ne sont pas les premiers animateurs ou « Atalaku » dans la musique congolaise. Mais ils ont largement contribué à imposer ce phénomène dans la musique congolaise. Ils sont en quelque chose professionnalisé ce métier.  Car avec leur avènement, ce sont des chanteurs de la première ligne qui s’occupaient de cette besogne.

Les Atalaku incontournables

Ce phénomène a pris de l’ampleur grâce à eux à tel point, il n y a pas de musique congolaise jeune surtout, même chrétienne sans les cris des atalaku. Non seulement il a contribué quelque part au succès des orchestres comme Choc Star, Wenge Musica BCBG, le phénomène a fait école même à l’étranger, dans plusieurs pays africains comme la République du Congo, la Côte d’Ivoire. Nono et son complice auront donc crée un nouveau métier et donné du travail à plusieurs jeunes dans les orchestres. Ils sont nombreux : Bill Clinton,  Roi David, Celeo Schram dans Wenge MMM de Werrason, Robert, Tutu Calluji dans Wenge BCBG, Djuna Mumbafu Mathonet dans Empire Bakuba, Ditutala dans Choc Star…A l’observation, l’on peut constater que la plupart sont natifs de la commune de Kintambo.

Mais certains analystes affirment que ce phénomène, avec ses nombreux bruits quoi qu’il ajoute de la chaleur dans la musique congolaise, a énormément contribué à sa dégringolade en lui faisant perdre ses saveurs de la Rumba. Qui dit mieux. Le débat reste ouvert.

Né le 1er janvier 1960, Nono Atalaku est resté en Europe depuis 2002 à l’occasion d’une tournée de Zaiko.

Parmi les albums de Zaïko Langa Langa ayant bénéficié de l’apport de Nono Atalaku et Cie ont peut évoquer :  Zekete Zekete 2e épisode (1983),  On gagne le procès (1984), Zaïko Langa Langa en Europe (1984),  Zaïko Eyi Nkisi (1985), : Tala modèle échanger (1985), Pusa Kuna ! Serrez Serrez (1986) Nippon Banzai (1986 ) Eh Ngoss ! Eh Ngoss ! Eh Ngoss ! (1986),  Zaïko Langa Langa à Bongoville (1987),  Papa Omar (1987), Subissez les conséquences (1987), Jetez l'éponge (1989), Ici ça va… Fungola motema (1990), Jamais sans nous (1991) Avis de recherche (1995) Sans issue (1996).

Boni Tsala(BTT/PKF)