D’après Madame Barbara Nzimbi, conseillère en communication de Joseph Kabila, le peuple congolais a déjà compris « le mode opératoire » de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), parti présidentiel. Celui qui consiste à « se plaindre et accuser faussement les autres, oubliant que diriger c’est aussi assumer ». Barbara Nzimbi a jugé ces accusations d’irresponsables. « Les propos graves et irresponsables de Augustin Kabuya (UDPS) frisent la folie », a-t-elle réagi.

Celle-ci a qualifié ces accusations de « distraction » car le parti de Félix Tshisekedi a hérité d’un pays entier entre les mains de Joseph Kabila. « Cette énième distraction ne peut surgir que de ce parti cherchant à détourner l’attention des Congolais face à son incapacité à gérer le pays, Joseph Kabila a légué à l’UDPS un pays entier que ce même parti continue de détruire. Ce, année par année depuis 2019 », a-t-elle déclaré.

Séjournant à l’étranger depuis mi-janvier 2024, Joseph Kabila vit depuis entre l’Afrique du Sud et la Namibie. Pour le chef du parti du président Félix Tshisekedi, l’ex Raïs est parti en exil « en catimini ». Mais son camp note que le quatrième président congolais est sorti de la République démocratique du Congo « en bonne et due forme » et « n’a pas des comptes à rendre à l’UDPS ». L’ancien président « poursuit et respecte son agenda notamment ses responsabilités académiques à assumer ». Joseph Kabila, ajoute-t-elle, « rentrera dans son pays librement quand il le voudra. Et ce, sans aucune restriction ».

La conseillère en communication de Joseph Kabila rappelle qu’il est le seul chef d’Etat de toute l’histoire de la RDC « à organiser des élections démocratiques ensuite une alternance pacifique qui a eu pour premier bénéficiaire ce même parti [UDPS]». Face à ces acquis démocratiques, Joseph Kabila « peut-il fuir ? [Ou] mieux abandonner ce pourquoi il s’est investi toute sa vie ? Ou encore être à la base d’une quelconque déstabilisation de cette même nation ? C’est incohérent de réfléchir dans ce sens », réplique Barbara Nzimbi.

Au cours d’une matinée politique au siège de l’UDPS à Kinshasa, dans la commune de Limete, Augustin Kabuya a affirmé que Joseph Kabila savait que ses membres du parti allaient rejoindre la rébellion qui sévit dans l’Est de la RDC. C’est ainsi qu’il avait quitté le pays sans aviser les services compétents. « La situation dans laquelle nous nous trouvons, c’est toujours Joseph Kabila qui est à la base. Joseph Kabila était sorti du pays par quelle frontière de la DGM [Direction générale de migration, Ndlr] ? (…) Il savait tout ce qui se faisait [dans l’Est du pays]. Il savait que ses hommes allaient rejoindre [la rébellion] », a-t-il déclaré.

En semaine, un autre député national de l’Union sacrée, Eliezer Ntambwe, a appelé carrément le vice-Premier de l’Intérieur à retirer l’agrément du parti de Joseph Kabila, le PPRD, après avoir constaté que trois de ses membres sont allés grossir les rangs de la rébellion de l’Alliance Fleuve Congo/M23 soutenue par le Rwanda et qui occupe des pans importants des territoires dans la province du Nord-Kivu.

Mais cette demande a rencontré une résistance de la part d’une partie de l’opinion.

« Les propos tenus sans preuve ne contribuent qu'à diviser le pays et à exacerber une situation politique, sécuritaire économique et sociale déjà grave. Au vu des morts à l'Est et du pillage qui continue, les accusateurs doivent apporter les preuves pour que tous les Congolais puissent connaître ceux qui s'attaquent au pays », a réagi sur X, Jean-Claude Katende, président national de l'Association africaine de défense des droits de l'homme (ASADHO).

Dido Nsapu