Un mois après, cette cité stratégique et commerciale, frontalière avec l’Ouganda, n’est toujours pas récupérée par les forces armées congolaises (FARDC).


« L'objectif poursuivi par le Rwanda est d'occuper Bunagana pour non seulement asphyxier la ville de Goma (chef-lieu du Nord-Kivu), mais aussi faire pression sur le gouvernement » congolais, affirmait dans un communiqué le général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire du Nord-Kivu.


Evidemment, la prise de cette cité a fait que Kinshasa accepte de négocier avec cette rébellion Tutsi via celui qu’il présente comme son parrain, Paul Kagame. Le 6 juillet dernier, le président rwandais et son homologue congolais Félix-Antoine Tshisekedi ont été confrontés à Luanda par l’Angolais Joao Lourenço, président de la Conférence internationale pour la région des Grands lacs (CIRGL), mandaté par l’Union africaine.


Les deux chefs d’Etat ont résolu de suivre une feuille de route qui prévoit entre autres un cessez-le-feu immédiat et la mise en place d’une commission mixte RDC-Rwanda qui devait commencer le travail ce mardi à Luanda, mais sa réunion a été reportée suite au décès de l’ancien président angolais Edouardo Santos.


Sur le terrain des hostilités, pas de cessez-le-feu observé. Le lendemain même de la réunion de Luanda, le M23 a attaqué quelques positions de l’armée congolaise. Par médias interposés, des autorités congolaises et rwandaises se contredisent quant aux résolutions de Luanda.


Entretemps, Kinshasa a deux fers au feu. Le 20 juin dernier, Tshisekedi avait validé à Nairobi le déploiement imminent d’une force région des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC) sans le Rwanda. Cette force devrait démilitariser la région. Kinshasa espère qu’elle poussera le M23 à la retraite.


Socrate Nsimba