La vie quotidienne est devenue un exercice de survie à Kinshasa, ville-province du pays. Cependant, la tendance observée depuis quelques mois à la hausse effrénée des prix des denrées alimentaires sur les marchés de la capitale s’est accompagnée d’une volatilité importante qui reflète les nombreuses incertitudes des consommateurs.

Pour l’évidence, les prix des denrées alimentaires se sont à nouveau envolés et ont fait entraîner un manque de confiance en l’équipe de Ilunga Ilunkamba, car, dit-on, le ventre affamé n’a point d’oreille. Et, cette flambée met en avant les carences de la régulation des marchés des différents points de négoce.

Le prix d'une mesurette de haricots est passé de 1 500 à 2 700 Francs à Kinshasa. Celui du sucre a augmenté de 50%. Un sac de riz de 25 kilogrammes revient en moyenne désormais à 34 000 FC alors qu'il se négociait à 32 000FC, il y a deux mois.

Le gouvernement pointe la hausse du taux de change avec le dollar comme l’une des raisons de cette inflation dans un pays qui importe tout sauf rien. Le dollar américain qui s'échangeait contre 1 600 francs congolais, vaut jusqu'à 1 750 sur le marché parallèle.

Le gouvernement estime par ailleurs que les acteurs économiques ont « anticipé » la dégradation du climat économique en augmentant les prix. Depuis quelques mois déjà, les prix ne font qu’inquiéter. Aujourd'hui, les commerçants l’ont attesté eux-mêmes.

Après des mois d’espoirs en 2019, les prix des denrées alimentaires sont bel et bien repartis à la hausse. Ils ont affiché une progression vertigineuse sur un mois, deux mois, avant d’entamer une accélération vers le premier trimestre de 2020.

Grogne des petits détaillants qui voient leurs capitaux s'envoler. Inquiétudes également du côté des consommateurs les plus démunis, où l'on redoute de nouvelles formes de retraits de confiance.

Des sources concordantes, la RDC a frôlé le pire. Ce qui explique la dépréciation du franc congolais face au dollar et même en partie la hausse des prix observés ces derniers mois. Depuis mars 2019, deux programmes s’appliquent et entrent en concurrence: celui prévu par la loi de finances 2019 et le programme des 100 jours du nouveau chef de l’Etat.

Les dépenses d’urgence se sont multipliées. Pour combler le déficit croissant, plusieurs stratégies ont été mises en place: la banque centrale a à la fois pioché dans les réserves internationales et garanti des emprunts publics auprès de banques privées. Bref, le Congo n’avait plus assez de dollars pour payer les importations et il y avait trop de francs congolais en circulation pour contenir l’inflation.

Selon le ministère des Finances, Sele Yalaghuli, c’est sur demande du Fonds monétaire international que la RDC a réduit son déficit d’un quart. L’objectif était de passer d’un déficit estimé à quelques 450 millions de dollars (770 milliards de français congolais) fin septembre à 330 millions (554 milliards) à la fin de l’année.

C’est ce qui a permis la signature d’un accord avec le Fonds monétaire international de 368,4 millions de dollars d’une ligne de crédit d’urgence pour que Kinshasa puisse répondre « à ses besoins urgents en matière de balance des paiements », avait dit sobrement l’institution de Bretton Woods.

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)