Interpelé ce matin, Koffi Olomidé a comparu pendant près d’une heure devant cette commission, dans les locaux du Ministère de la Justice de ce service. Le Grand Mopao y était auditionné suite à son refus de soumettre huit de ses chansons à la commission de censure. Après sa comparution, ce mercredi, il est attendu dans les prochains jours pour une nouvelle audition. Selon un responsable de la Commission cité par l’AFP, cette première comparution n’est pas faite sur procès verbal car l’artiste est souffrant.

Pour justifier cette interpellation, Didier Kelekelo, directeur de la commission de censure, informe que Koffi Olomidé n’avait pas obtempéré. En effet, l’artiste devrait déposer au niveau de la Commission des supports des chansons mises en cause. Ce qu’il n’a pas fait. Il a donc fallu, selon le Directeur, un mandat d’amener pour l’obliger à répondre.

Pour rappel, le procureur général, Bernard Mayindombe, avait annoncé l’interdiction de la diffusion et la présentation au public des chansons « Pi pi pi », « La femme de quelqu’un », « Élégance », « Ba Esclaves », « Jour de joie », « Alidor », « Tata Mobimba » et « Papa Ngwasuma ». Une décision qui avait aussi surpris plus d’un mélomane parce que la majorité des chansons censurées tournent déjà dans les discothèques congolaises. Certaines d’entre elles connaissent même un succès fou, parmi lesquelles, la célèbre chanson du chanteur français Singuila, chantée avec Koffi Olomidé, intitulée « La femme de quelqu’un ».

Une décision qui avait fait monter au créneau l’artiste lui-même. « Le Congo ne mérite pas une commission de censure », déclarait-il à l'AFP il y a quelques jours. Pour cette Commission qui travaille sous tutelle du ministère de la Justice, le patron de l'orchestre Quartier Latin ne s'est pas présenté aux "invitations" lui adressées et qualifie ces actes de « manque de civisme et de considération de la part de l’artiste qui paraît être récidiviste dans ce genre de comportement ».

Lors d’une émission culturelle – Sektion Music – diffusée dimanche, sur la chaine de télévision Digital Congo, l’artiste musicien a pris les choses sous un angle visiblement politique. « Le Congo d’aujourd’hui ne doit pas être un pays de censure. (…) Je demande au nouveau président de dire au ministre de la Justice que le Congo d’aujourd’hui n’est pas celui de la dictature (…). Nous, musiciens nous devons avoir notre liberté de pensée. Je le dis au nom de tous les autres chanteurs. Même le mot censure est anti-démocratique », a-t-il dénoncé.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)