La province de l'Ituri est une région ravagée par un conflit armé et est le foyer de la dixième épidémie d'Ebola la plus meurtrière de l'histoire.

" Pour les milliers de familles vivant dans des camps de déplacés surpeuplés et insalubres, la menace combinée d'Ebola et de rougeole est sans précédent", déclare Edouard Beigbeder, Représentant de l'Unicef en RDC.

Et d'ajouter : " Nous avons la possibilité de prévenir une perte de vie potentiellement massive. " Selon lui : " La partie nord-est de la RDC est le théâtre de l'une des pires crises humanitaires.

Qu'il s'agisse de la rougeole, d'Ebola ou des conditions de vie dans un camp de déplacés, les enfants courent un risque grave. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour les protéger ".

A en croire la source, les premiers sites ciblés par la campagne de vaccination sont quatre camps de déplacés de la ville de Bunia qui ont connu un afflux massif de familles déplacées ces dernières semaines.

L'un de ces camps se trouve à 100 mètres d'un centre de traitement Ebola et à moins de 3 kilomètres des quartiers où 5 cas d'Ebola ont été enregistrés depuis le début de l'épidémie, dont 2 au cours des trois dernières semaines.

Des mesures supplémentaires à la vaccination

Du fait de l'épidémie d'Ebola, la campagne de vaccination contre la rougeole doit comporter des mesures supplémentaires de protection et un triage minutieux, souligne le communiqué de presse, avant de noter que les agents de santé devront porter une blouse pour éviter tout contact avec du sang ou d'autres liquides biologiques.

Par ailleurs, les équipes comprendront un agent de santé supplémentaire qui vérifiera les températures, évaluera et référera les cas suspects d'Ebola et supervisera le lavage des mains et d'autres mesures de prévention, précise la source.

Le communiqué de presse de l'Unicef renseigne qu'au moins 1.981 décès dus à la rougeole ont été signalés cette année en RDC dont plus de deux tiers d'enfants de moins de 5 ans. Au 23 juin, près de 115.000 cas suspects de rougeole avaient été signalés, soit beaucoup plus que les 65.000 cas enregistrés en 2018.

Ainsi, rapporte UNICEF, une couche supplémentaire de complexité réside dans le fait que certains des premiers symptômes d'Ebola - fièvre, rougeurs autour des yeux, diarrhée - ne peuvent pratiquement pas être distingués de ceux de la rougeole, du paludisme ou du choléra - maladies courantes dans des sites extrêmement peuplés.

On estime que près de 400.000 personnes sont déplacées dans la province de l'Ituri, dont la grande majorité sont des femmes et des enfants.

La plupart de ces communautés vivent dans l'un des 35 camps situés à travers la province, sur un territoire pratiquement inaccessible en raison de l'insécurité.

Les affrontements entre divers groupes armés ont endommagé ou détruit près de la moitié des installations sanitaires et des écoles de la province.

Des campagnes de vaccination contre la rougeole sont également prévues dans les zones de santé de Tchomia et de Nyankunde.

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(ROL/Yes)