Dans la correspondance de M. Firmin Mvonde Mambu, procureur général près la Cour de cassation, ce dernier ordonne au parquet de Kinshasa-Matete d'ouvrir une procédure judiciaire à l'encontre du prélat.

« Je vous ordonne d’ouvrir un dossier judiciaire à charge du prélat susvisé qui violente délibérément les consciences et semble trouver un plaisir à travers des faux bruits et autres incitations des populations à la révolte contre les institutions établies et aux attentats contre les vies humaines », peut-on lire dans ce courrier adressé au procureur de l'Office de Matete.

Firmin Mvonde Mambu dit attendre des résultats de la part du procureur chargé de ce dossier. Si ce dernier ne s'exécute pas, Firmin Mvonde le menace, dans le même courrier, d’être poursuivi pour « complicité et déni de justice » en cas d’inaction contre le cardinal Fridolin Ambongo.

Le procureur affirme avoir invité le cardinal Ambongo le 22 avril dernier à son office, mais ce dernier « a décliné l’invitation ». Le procureur dans son courrier, a qualifié de "séditieux" le comportement du successeur de Monseigneur Laurent Monsengwo Pasinya à la tête de l'archevêché de Kinshasa.

Le cardinal avait surpris l’opinion congolaise en adoptant l’argumentaire proche du régime de Paul Kagame sur le soutien aux rebelles rwandais des FDLR par le gouvernement congolais. Ses propos, qui ont secoué le microcosme politique en RDC, ont finalement été démentis par l’Agence Fides.

Cette agence a fait, lundi 22 avril 2024, une mise au point sur les propos du cardinal Ambongo tenus en italien. « Des imprécisions (aujourd'hui corrigées) s’étaient glissées lors du passage de la version originale de l'entretien (qui s'est déroulé en italien) aux traductions dans d'autres langues », a écrit l’Agence Fides.

Dans certains cas, note ce média religieux, « on a attribué au Cardinal l'intention d'accuser les autorités civiles de son pays en reprenant "de facto" des thèses et des arguments utilisés contre elles par des dirigeants d'autres nations actuellement en conflit avec la République démocratique du Congo.»

Pour cette agence, le Cardinal n'a pas tenu les propos suivants : « le gouvernement a distribué des armes supplémentaires à divers groupes armés tels que le Wazalendo et certains membres des Forces de libération du Rwanda (FDLR) ». Cette phrase a fait couler beaucoup d’encre et de salive en République démocratique du Congo.

Le départ de l’archevêque métropolitain de Kinshasa pour Rome avait déjà rencontré des couacs au niveau de l’aéroport international de N’djili où le prélat n’aurait pas eu accès au salon VIP de cette installation aéroportuaire. A son retour de Rome, Fridolin Ambongo n'était plus passé par ce salon VIP.

Dido Nsapu