Financé par le gouvernement américain à travers « President's Malaria Initiative » (PMI/USAID), le projet Measure Malaria s’est officiellement clôturé, le 22 mars 2023 à Kinshasa, après 4 ans d’implémentation en République démocratique du Congo.

En collaboration avec le Programme National de Lutte contre le Paludisme (PNLP), ce programme qui concernait 9 provinces avait pour but d’accroitre la capacité des programmes nationaux de lutte contre le paludisme du ministère de la Santé et des communautés. Il visait aussi à collecter, analyser et utiliser les données pour la prise de décisions en matière de lutte contre cette maladie.

Au cours de cette cérémonie de clôture, une évaluation de ce projet a été faite ainsi que les mécanismes de pérennisation de ses acquis en République démocratique du Congo. « Les objectifs ont été totalement atteints », s’est vanté le directeur du PNLP, docteur Eric Mukomena. Pour ce dernier, cette activité a permis de faire le point sur ce qu’a été la collaboration entre le PNLP et Measure Malaria qui est un projet financé par le gouvernement américain via le PMI/USAID. « Le volet qui a été appuyé par Measure Malaria c’est celui en rapport avec la qualité des données, la récolte, l’analyse et autres. », a ajouté le directeur du PNLP, considérant que le pays a fait « un pas de géant » en ce qui concerne la qualité d’analyse des données liées à ce fléau. Ces « bonnes » données vont permettre aux décideurs de mieux s’attaquer à la maladie en vue d’aller vers son élimination.

A en croire la responsable pays du projet PMI/Measure Malaria, Johanna Karemere, ce projet a sensiblement contribué à la lutte contre le paludisme dans les 9 provinces où il y a une forte prévalence de cette maladie, à savoir les provinces issues du grand Katanga, celles du grand Kasaï ainsi que le Sud-Kivu. Cette contribution porte sur les analyses des données, la diffusion des bulletins ainsi que la dissémination de l’information tant au niveau national, provincial qu’au niveau des formations sanitaires.

« En ce qui concerne l’évaluation du système de lutte contre le paludisme, cela n’avait jamais été fait en RDC et c’est le projet qui a fait la première évaluation pour avoir la base [et savoir] comment la surveillance du paludisme évolue en République démocratique du Congo et comment on va mettre en œuvre les interventions qui vont permettre d’améliorer cette surveillance en vue d’arriver à l’élimination du paludisme », a fait savoir le docteur Johanna Karemere, rappelant que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a demandé que d’ici 2030 que la RDC soit un pays sans paludisme. « Nous souhaitons arriver en 2030 du moins avec quelques provinces qui ont au moins atteint le stade de pré-élimination », a-t-elle espéré.

Par ailleurs, le Directeur des opérations PMI/Measure Malaria, Sott Mc McKeown constate qu’il y a eu des efforts entrepris dans la qualité des données collectées tout au long du projet, souhaitant voir d’autres programmes poursuivre ces efforts de Measure Malaria. « Nous avons vu quand-même une différence dans les données. Maintenant on espère que ça serait suffisant pour les autres de voir l’intérêt [de ces efforts] afin de les poursuivre dans d’autres projets », souhaite Sott Mc McKeown, Directeur des opérations PMI/Measure Malaria de l’Université de Caroline du Nord.

En République démocratique du Congo, le paludisme a fait partie en 2018, des principales causes de morbidité et de mortalité, représentant ainsi 44 % de l'ensemble des consultations et 22 % des décès. En 2020, le taux de mortalité au niveau mondial était de 15,3 décès pour 100 000 habitants exposés au risque du paludisme.

Dido Nsapu