Au cours de la séance de question-réponse, Emmanuel Macron a été convié à répondre au sujet de la responsabilité de la France, à travers l’opération Turquoise, qui a fait traverser des militaires rwandais non désarmés et des millions de refugiés de ce pays après le génocide de 1994. Un événement qui a créé de l’instabilité en RDC au point d’enregistrer des millions de morts avec des guerres à répétition. Pour Macron, c’est de la responsabilité de la RDC de rétablir l’autorité de l’Etat après ces événements.
 
« Je suis prêt à ouvrir tous les dossiers de l’histoire. Je l’ai fait avec le Rwanda. Si c’est le souhait du président Tshisekedi, je suis complètement favorable qu’il y ait une commission d’historiens qui puisse assigner des responsabilités aux uns et autres… », a-t-il déclaré.

Et d’ajouter : « Depuis 1994, vous n’avez jamais été capable de restaurer la souveraineté ni militaire ni sécuritaire ni administrative de votre pays. C’est aussi une réalité. Il ne faut pas chercher des coupables à l’extérieur. »  Il a reconnu que cette situation de l’instabilité a conduit à « des drames absolus » avec des millions de morts « qu’on ne doit pas oublier ».

Sur la question de retrait des rebelles du M23, Emmanuel Macron dit faire confiance au plan de paix de Luanda et de Naïrobi mais aussi aux pays de la région (EAC). Il annonce par ailleurs un soutien de 35 millions d’euros pour des populations déplacées qui seront suivis d’une aide de l’Union européenne de 50 millions d’euros. La France se dit aussi prête à fournir la logistique nécessaire pour acheminer cette aide dans les camps des déplacés aux abords de Goma, dans la province du Nord-Kivu.

Il sied de rappeler qu’avant cette conférence de presse, les deux chefs d’Etat ont eu un tête-à-tête de plus d’une heure à huis clos.

Dido Nsapu