Au moins 53 personnes ont été tuées dans le centre de la Syrie, dans une attaque attribuée au groupe État islamique (EI), la plus meurtrière depuis plus d'un an. Malgré la perte de ses fiefs en Syrie et les coups de la coalition internationale antijihadiste qui a annoncé vendredi avoir tué un de ses chefs lors d'un raid, le groupe terroriste continue ses agissements et a multiplié les attaques ces derniers mois.

Selon la télévision d'État syrienne, « 53 citoyens ont été tuées alors qu'ils ramassaient des truffes, par des terroristes de Daech (acronyme de l'EI en arabe, NDLR), au sud-est de la ville de Sokhné, dans l'est de la province de Homs ».

Le directeur de l'hôpital de Palmyre, Walid Audi, où ont été amenés les corps des victimes, a indiqué que sept soldats syriens figuraient parmi les tués, selon la radio progouvernementale syrienne, Cham FM.

L'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH), une ONG basée au Royaume-Uni et au vaste réseau de sources en Syrie, avait donné un premier bilan de 36 personnes tuées. Sept militaires font partie des victimes, avait-elle ensuite précisé.

Cette attaque intervient quelques jours après une agression similaire survenue samedi dans la même région ayant fait 16 morts, selon l'OSDH. Les victimes de cette attaque ramassaient elles aussi des truffes, d'après cette même source, qui a précisé qu'une soixantaine de personnes avaient été enlevées lors de cette première attaque.

Selon l'OSDH, l'EI profite du fait que des habitants de zones rurales reculées s'aventurent dans le désert pour ramasser des truffes afin de les attaquer.

La truffe du désert, ou truffe des sables, est cueillie généralement entre février et avril et se vend à prix d'or. D'après l'OSDH, les assaillants étaient à moto lorsqu'ils ont ouvert le feu sur leurs victimes vendredi.

Plus tôt dans la journée, 25 personnes ont été relâchées par le groupe État islamique, parmi la soixantaine de personnes que le groupe avait enlevées samedi dernier, a précisé l'ONG.

Cette attaque est la plus meurtrière menée par l'organisation jihadiste depuis plus d'un an, lorsqu'elle avait mené un assaut contre une prison dans le nord-est du pays, dans une région tenue par les forces kurdes.

L'attaque avait fait 373 morts dont 268 jihadistes, à l'issue de plusieurs jours de combats intenses, selon l'OSDH.

Après une montée en puissance fulgurante en 2014 en Irak et en Syrie voisine et la conquête de vastes territoires, l'EI a vu son « califat » autoproclamé s'effondrer sous le coup d'offensives successives. Il a été défait en 2017 en Irak et en 2019 en Syrie. Mais le groupe extrémiste responsable de multiples exactions continue de mener des attaques dans ces deux pays, malgré les raids menés par la coalition antijihadiste.

Jeudi soir, un chef important de l'EI, Hamza al-Homsi, a été tué, selon l'armée américaine, qui a annoncé que quatre soldats avaient été blessés dans l'opération. Le 10 février, une autre opération menée avec les forces kurdes avait conduit à la saisie d'armes et à la mort d'un autre responsable de l'EI.

Avec AFP