Le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema Mbasogo, a été réélu sans surprise avec 94,9 % des voix pour un sixième mandat, samedi, dans ce petit État pétrolier d'Afrique centrale au régime parmi les plus fermés et autoritaires au monde.

"La Commission électorale nationale proclame le candidat Obiang Nguema Mbasogo, président de Guinée équatoriale pour les 7 prochaines années", a annoncé Faustino Ndong Esono Eyang, président de la Commission électorale, qui a précisé que le taux de participation s'établissait à 98 %.

La réélection de Teodoro Obiang Nguema Mbasogo laissait peu de doute. Il a toujours été élu avec plus de 93 % des voix, à la tête d'une coalition de 15 partis emmenée par son tout-puissant Parti Démocratique de Guinée Équatoriale (PDGE). Plusieurs de ses partisans ont exulté dans la salle à l'annonce des résultats, aux cris de "Obiang meilleur président", alors que dans les rues de la capitale, Malabo, l'ambiance était calme, sans effusion de joie, ni célébrations particulières, a constaté un journaliste de l'AFP.

Outre l'élection présidentielle, le PDGE et sa coalition s'adjugent l'ensemble des 100 sièges de députés et des 55 de sénateurs mis en jeu lors des élections législatives et locales qui se tenaient simultanément.

Le PDGE qui disposait de 99 sièges dans l'Assemblée nationale sortante gagne même un député.

Les pourcentages obtenus par les candidats de l'opposition, Andrés Esono Ondo de Convergence pour la Démocratie Sociale (CPDS), seul parti d'opposition qui ne soit pas interdit, et Bonaventura Monsuy Asumu, du Parti de la coalition sociale-démocrate (PCSD), n'ont pas été communiqués. Ils ont respectivement recueilli 9 684 et 2 855 suffrages sur plus de 400 000 votants, dans un des régimes les plus fermés et autoritaires au monde où l'opposition demeure réprimée et muselée.

Le chef de l'État, âgé de 80 ans, avait pris le pouvoir par un coup d'État en 1979 dans ce pays indépendant de l'Espagne depuis 1968. Son régime est régulièrement accusé par les ONG internationales et des capitales occidentales de réprimer toute opposition et de bafouer les droits humains, et blâmé pour une corruption endémique.

"L'histoire de la Guinée équatoriale se répète depuis 43 ans et la vision politique établie par le gouvernement va se poursuivre après cette élection. C'était prévisible y compris pour l'opposition. On s'attendait même à un score plus proche des 98 %", a réagi à l'AFP Justo Bolekia, écrivain équato-guinéen et professeur à l'université de Salamanque.

Troisième producteur de pétrole et troisième pays le plus riche d'Afrique sub-saharienne en PIB par habitant en 2021, selon la Banque mondiale, l'essentiel de la richesse de la Guinée équatoriale reste concentrée dans les mains de quelques-uns.

L'institution de Bretton Woods n'a pas de données récentes sur le pays mais elle estimait en 2006, quand la manne pétrolière jouait à plein, que près de 80 % de la population vivait en-dessous du seuil de pauvreté (moins de 1,9 dollar par jour par habitant).

Avec AFP

(GM/DNK/Yes)