Pourtant, jadis réputé être parmi les hommes de confiance de Félix Tshisekedi, le Coordonnateur du Mécanisme national de suivi de l'Accord-cadre d'Addis-Abeba a, dans ses prérogatives, la mission d'assister le chef de l’Etat dans ses efforts de pacification de l'Est du pays miné par des groupes armés dont le plus en vue en ce temps qui court est le Mouvement du 23 mars (M23).

A en croire des sources recoupées, Claude Ibalanky aurait signé discrètement et sans mandat, en avril dernier, en Ouganda, un document conjoint avec Bertrand Bisimwa, Président de ce groupe armé, peu avant le deuxième round des pourparlers de Nairobi.

Ce n'est pas au coordonnateur du MNS que le chef de l'Etat avait confié la charge de consulter les groupes armés dans la capitale kényane. Mais plutôt à son émissaire spécial, Serge Tshibangu. Cela, en vue de définir les termes de leur désarmement et de leur appui à la politique de paix du chef de l'État.

Et depuis, Claude Ibalanky, qui n'aurait pas digéré le fait d'avoir été relégué au second plan, aurait quitté Nairobi pour les Etats-Unis. Une attitude qui a déplu à Félix Tshisekedi qui l'a aussitôt mis sur le banc de touche. Cela, dans un contexte où il multiplie des contacts à l'international pour la condamnation du Rwanda accusé d'agression et pour le retrait sans conditions du M23 des localités sous son occupation. C'est justement à cause de ses accointances avec des milieux sécuritaires de Kigali et de Kampala que Ibalanky, qui plaide pour des négociations avec le M23, est vu d’un mauvais œil par le premier cercle du chef de l'Etat congolais et est resté en marge.

Dans la délégation de la RDC à l'Assemblée générale des Nations Unies en septembre dernier, Claude Ibalanky, retenu sans motif à Kinshasa, n'y a pas figuré. Au Conseil de sécurité, fin octobre, il a été interdit de prendre la parole au nom de la RDC. C’était sur décision du Vice-premier ministre ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, qui n'aurait pas apprécié l'intrusion du coordonnateur du MNS dans sa sphère d’influence sans y être convié.

A Luanda, Claude Ibalanky n'est pas compté parmi les collaborateurs du chef de l'État devant l'assister dans ce processus de paix avec le Rwanda sous les bons offices du Président de l'Angola. A Kinshasa, l’homme n'est plus convié aux réunions et audiences du Chef de l'État sur la paix dans l'Est. Qu'il s'agisse des réunions du Président de la République avec son homologue angolais Joâo Lourenço mi-novembre, son pair du Kenya William Ruto le 20 novembre et bien d'autres encore.

Entre-temps, le Mécanisme national de suivi est devenu l'ombre de lui-même avec un personnel astreint à un chômage technique déguisé. Après la nomination d'un nouveau coordonnateur de la sécurité interne à la Présidence de la République faisant suite à l'arrestation de son prédécesseur cité dans une affaire de fuite d’images, plusieurs observateurs pensent qu'un nouveau coordonnateur sera nommé à la tête du Mécanisme national de suivi pour le remettre sur les rails et lui permettre de jouer sa partition dans les efforts de pacification de l'Est du pays.

Tournant les pouces et pour faire parler de lui, le coordonnateur du MNS s'est rendu, la semaine dernière, au collège Saint Théophile de Lemba où il a remis des présents. A en croire des initiés de la Cité de l'Union Africaine, une nouvelle mise en place est en préparation à la tête du MNS, devenu l'ombre de lui-même depuis un temps.

La rédaction