La Représentante du Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés en RDC, Angel Dikongue-Atangana a déclaré qu’elle est nouvellement arrivée en RDC pour prendre ses fonctions depuis le mois de mars 2022.

"C'est ma première rencontre avec la ministre d’Etat, ministre de la Justice et Garde des Sceaux. Je suis venue pour lui présenter mes civilités et ensuite prendre langue avec elle sur des sujets qu’elle a eu à discuter avec ma prédécesseure. Il s’agit notamment de l’appui que nous apportons au comité technique institutionnel  de la lutte contre l’apatridie", a dit en substance, Angel Dikongue-Atangana.

"Le comité technique interinstitutionnel de la lutte contre l’apatridie est un comité que le ministère de la Justice a créé. Il est soutenu par le HCR sur le plan technique et financier", a-t-elle fait savoir.

Les deux personnalités ont également évoqué au cours de leurs entretiens de l’accession de la RDC aux Conventions qui régissent l’apatridie au niveau mondiale et de la Convention de 1954 sur le Statut des apatrides et le Convention de 1961 sur la réduction des cas d’apatridie.

"La RDC n’est pas encore Etat membre à ces Conventions, a-t-elle précisé. Elle dispose d’un projet de loi qu’elle compte valider pour s’occuper des apatrides. « C’est cette collaboration entre le ministère de la Justice et le HCR qu’il était question au cours de cette rencontre. Nous nous sommes convenus à réaliser un certain nombre d’actions à prendre immédiatement dont notamment une réunion du comité technique des experts qui travaille sur le volet de l’apatridie. Nous avons évoqué une possible mission de la ministre d’Etat voisin et africain où elle pourrait s’y prendre pour partager  l’expérience avec les  autres qui sont avancés en cette matière", a renchérit  la nouvelle représentante du HCR.

« Je viens en soutien au gouvernement. La priorité pour le gouvernement congolais est l’établissement d’un cadre légal pour s’occuper des apatrides qui n’existe pas encore en RDC. Mon bureau appuie le gouvernement pour qu’il accède à ces Conventions que j’ai décrites mais aussi le cas échéant avoir un cadre légal national. Donc, un projet de loi sur l’apatridie. Nous appuyons le gouvernement dans ce sens-là. Nous appuyons aussi le gouvernement congolais le traitement des personnes déplacées mais la RDC fait partie à la Convention de Kampala qui s’occupe des personnes déplacées », a-t-elle soutenu.

Après la délégation du HCR, c’était le tour de la délégation d’Open Society Initiative for Southern Africa. L’occasion a été belle pour la délégation de cette organisation de présenter ses civilités et de lui parler de son travail en RDC, de sa nouvelle stratégie africaine et des opportunités de collaborer avec le ministère de la Justice.

« Nous avons été heureux des échanges que nous avons eus avec elle et des perspectives également de partenariat dans un avenir proche », s’est réjoui Nick Elebe, d'Osisa.

Il a fait part à la Minetat justice des opportunités qui touchent à la question de la redevabilité pour les crimes les plus graves. Elles touchent aussi au régime des peines et du système carcéral et la question bien entendu des femmes et de leurs droits dans le domaine de recrutement au niveau de la magistrature.

"Il est nécessaire qu’il y ait des réformes notamment en matière des peines que l’on réfléchisse sur les peines alternatives qui pourraient être mises en place comme par exemple de palliatif à la détention préventive, a ajouté le directeur pays d’Osisa.

"  Car, nous savons certainement au niveau de nos institutions carcérales près de 70 % des personnes en ce moment incarcérées sont des personnes en détention préventive. Les amandes existent déjà dans notre système. Nous parlons des peines alternatives, on peut parler de diversité d’autres possibilités qui sont offertes. Il faut que les Congolais puissent s’assoir et réfléchissent sur cela justement parce que aujourd’hui nous les savons, ce n’est un secret pour personne, nos prisons sont surpeuplées "a-t-il souligné.

Gisèle Tshijuka