La nouvelle est confirmée par des sources familiales sans plus de détails. L’ancien président de la Cour constitutionnelle, Benoît Lwamba Bindu, est décédé en Belgique le 17 janvier 2022 à l’âge de 76 ans.

Si les causes de ce décès ne sont pas dévoilées, l’homme était officiellement en séjour médicale en Bruxelles depuis sa démission en juillet 2020 à la tête de la Cour constitutionnelle.

Cette démission pour le moins spectaculaire avait précipité le divorce entre Front commun pour le Congo (FCC) de Joseph Kabila  et Cap pour le changement (CACH) de Félix-Antoine Tshisekedi. Une alliance de circonstance imposée par les résultats des élections générales de 2018 qui ont vu les Kabilistes rafler largement les sièges au Parlement et les Tshisekedistes se contenter de la  victoire, quoi que contestée, à la présidentielle.

La démission, forcée pour certains, de Benoît Lwamba, annoncée alors qu’il se trouvait déjà dans le territoire belge, a ouvert une brèche au président Félix-Antoine Tshisekedi d’opérer des réaménagements à la Cour constitutionnelle, en nommant trois nouveaux  juges.

Ces nominations ont été qualifiées par la famille politique de Joseph Kabila comme une « violation intentionnelle » de la Constitution et une « dérive dictatoriale ». Mais aussi, un moyen de contrôler une juridiction qui a le dernier mot à dire sur les résultats des élections.

Malgré ces plaintes, le nouveau président de la République, considéré jusque-là par ses détracteurs comme un « patin » de son prédécesseur, a foncé tête baissée, recevant les serments de trois juges au congrès sans les présidents de deux chambres du Parlement de l’époque, Alexis Thambwe Mwaba (Sénat) et Jeanine Mabunda (Assemblée nationale) et le Premier ministre Sylvestre Ilunkamba ainsi qu’un bon nombre de ses ministres. Ces derniers manifestaient ainsi leur solidarité à leur famille politique.

Deux mois après ces incidents, le chef de l’Etat a alors décidé de mettre fin à cette coalition, après plusieurs semaines de consultation de la classe politique et sociale du pays.

La suite, on la connaît : Thambwe Mwamba et Jeanine Mabunda sont tombés, au terme d’un changement à « coup de menace, corruption et promesses » de la majorité parlementaire en cours de la législation.

Toutes choses restant égales par ailleurs, un nouveau gouvernement dirigé par Sama Lukonde a fini par être mis en place en avril 2021.

Socrate Nsimba


(BTT/PKF)