La trente-cinquième réunion du Conseil des ministres, tenue le 7 janvier et présidé par le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, par visioconférence, a procédé, entre autres, à une sérieuse évaluation de la situation économique du pays en ces temps de basse conjoncture marqués par la pandémie de covid-19.

Faisant le point de la situation des marchés des changes, la gouverneure de la Banque centrale du Congo  (BCC) a rappelé que 2021 aura été une bonne année pour avoir consacré la rupture avec les effets néfastes de la pandémie à covid-19 en République démocratique du Congo.

En 2021, a-t-elle indiqué, le gouvernement a pu renouer avec la croissance et a réussi à baisser sensiblement l’inflation tout en garantissant la stabilité de la monnaie. « La stabilité du cadre macroéconomique observée est justifiée, entre autres, par la bonne coordination des politiques monétaire et budgétaire, la poursuite des réformes et l’absence des chocs majeurs », a noté la gouverneure de la BCC.

Les chiffres parlent d’eux-mêmes. La croissance économique s’est établie à 5,7% en 2021 contre 1,7% en 2020. Sur l'ensemble de l’année dernière, les prix ont progressé de 5,28% contre 15,75% en 2020.

Pour 2022, les perspectives sont bonnes et la croissance peut passer à 6%. Par ailleurs, a souligné la gouverneure, « l’on peut maintenir l’inflation sous contrôle, la stabilité du taux de change, la bonne tenue des finances publiques ». Elle en a profité pour annoncer deux décisions majeures, notamment la réduction du taux directeur de la BCC de 8,5% à 7,5% et la constitution des réserves obligatoires dans la monnaie des dépôts pour permettre l’octroi des crédits en monnaie nationale et ainsi contribuer à la dédollarisation de l’économie nationale.

Complétant la gouverneure de la BCC, le ministre des Finances, pour sa part, a fait le point de la situation des finances en 2021. Il a indiqué que les recettes mobilisées par les régies financières durant l’année dernière ont atteint un niveau historique de 12 000 milliards de francs congolais, soit près de six milliards de dollars américains, indiquant une augmentation de 65% par rapport aux recettes réalisées en 2020. Dans la foulée, le ministre des Finances a insisté sur le fait qu’en 2022, des efforts seront davantage consacrés à l'amélioration de la qualité de la dépense.

Il a ajouté que le mois de décembre a connu une recette exceptionnelle de 25 millions de dollars américains de paiement de bonus de signature lié au renouvellement de la convention pétrolière avec Perenco.

L’entièreté de cette recette, a-t-il dit, a été affectée aux interventions du gouvernement à travers le Bureau central de coordination en vue d’un certain nombre d’affectations. Il s’agit, particulièrement, de 20 milliards CDF affectés au projet de développement pour le territoire de Moanda ; de 20 milliards CDF comme acompte aux efforts de redynamisation de la diplomatie congolaise tel qu’adopté en Conseil des ministres et de 10 milliards CDF en complément des autres projets d’investissement du gouvernement.

Raymond Okeseleke


(ROL/PKF)