C’est une très courte joie-peut-être-pour des gestionnaires de certains établissements officiels de l'Enseignement supérieur et universitaire (ESU) en RDC, nommés le week-end dernier, écrit Forum des As. Et pour cause, poursuit le confrère, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a demandé officiellement  hier mardi, la surséance de l’exécution jusqu’à nouvel ordre, de l’arrêté n° 0464/MINESU/CAB.MIN/MNB/RMM/2021 du 23 décembre 2021, portant désignation et nomination des membres des comités de gestion de quelques établissements de l’Enseignement supérieur et universitaire.

Pour justifier cette mesure de la Primature, le chef du cabinet du chef du gouvernement a évoqué « une dernière harmonisation de vues avec Monsieur le ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire », Muhindo Nzangi Butondo, précisant qu’en « conséquence, toute remise et reprise entre les membres sortants et entrants des comités de gestion concernés par ledit arrêté est reportée », précise Africa News.

De son côté, le journal La République passe au scalpel toute l’action du gouvernement dit des « warriors » et dresse un tableau sombre de l’action de cet exécutif national. « Démagogie ou incapacité ? L’interrogation s’invite en cette fin d’année où les esprits sombrent dans les calculs pour réussir les festivités y afférentes », réfléchit la consœur. Il est vrai qu’avec la fin du deal FCC-CACH, le gouvernement Jean-Michel Sama Lukonde avait charrié les espoirs au sein de l’opinion.

D’aucuns avaient vanté les capacités intellectuelles et professionnelles du nouveau Premier ministre, issu des arcanes de la prestigieuse Gécamines, poursuit ce journal. Avant d’indiquer que pour donner de l’épaisseur à leurs ambitions de transformer le Congo, les nouveaux promus se sont affublés du qualificatif anglais « warriors », soit guerriers. « Huit mois plus tard, les espoirs se sont évanouis devant le caractère décousu de l’action gouvernementale et de l’absence de résultat. Dieu seul sait s’il existe un seul secteur qui sort la tête du lot. C’est donc sur une note morose que les Congolais passent les festivités de fin d’année, d’autant que même le chinchard promis demeure introuvable sur le marché où les affiches de prix ont pris l’ascenseur », décrit La République.

Comme pour enfoncer le clou dans la démarche de La République, Le Potentiel qui revient sur les nominations à l’Enseignement supérieur et universitaire (ESU) note que Muhindo Nzangi agit en « électron libre ». Pour ce tabloïd, le fond et la forme posent problème dans l’action du ministre de l’ESU. « Clientélisme, règlement des comptes, tribalisme, népotisme et, parfois amateurisme… Sont autant de mots qui, pour certains observateurs, justifient cette mise en place en violation des textes et lois de la République », écrit ce quotidien.

Pire que cela, enchaîne le canard, ce « Warrior » n’a pas consulté sa hiérarchie. En agissant ainsi en « électron libre » du gouvernement, Muhindo a-t-il boudé son chef du gouvernement ou a-t-il piégé le président de la République ?, s’interroge le confrère. Entre-temps, poursuit-il, dans les milieux universitaires, on parle d’un désordre indescriptible qui risque de plonger le pays dans une crise, une autre de trop. Du coup, des voix se lèvent pour demander l’annulation, sans condition, de ces arrêtés signés en catimini.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)