Cyril Ramaphosa, président sud-africain, a été testé positif au Covid-19, dimanche. Secouée par l'apparition du variant Omicron, l'Afrique du Sud est le pays le plus touché par la pandémie sur le continent.

Le chef d'État, 69 ans, entièrement vacciné, a commencé à se sentir "mal" après avoir quitté, en milieu de journée, la cérémonie officielle au Cap en hommage à l'ancien président Frederik de Klerk, mort le mois dernier, a déclaré la présidence dans un communiqué tard dans la soirée.

Cyril Ramaphosa portait un masque noir pendant la cérémonie qui a rassemblé environ 200 personnes dans une église de la ville, sauf lorsqu'il a prononcé l'éloge funèbre. "Le président, qui est entièrement vacciné, est en auto-isolement au Cap et a délégué toutes ses responsabilités au vice-président David Mabuza pour la semaine prochaine", a ajouté la présidence.

"La cérémonie d'aujourd'hui s'est déroulée dans le respect des règles sanitaires", a-t-elle assuré, invitant toutefois les personnes qui ont été en contact avec Cyril Ramaphosa à surveiller l'apparition de symptômes ou à se faire tester. 

Le chef d''État est suivi par les services de santé de l'armée. Pour l'instant, aucune information n'a été communiquée précisant s'il avait été contaminé par le nouveau variant Omicron. 

La nouvelle forme de Covid-19 a été détectée le mois dernier en Afrique du Sud. Omicron est désormais à l'origine de la grande majorité des contaminations dans le pays d'Afrique australe, qui connaît une hausse exponentielle des cas depuis son apparition. Parmi les échantillons séquencés en novembre, "jusqu'à 70 % des cas étaient dus au nouveau variant", a déclaré, le 10 décembre, le ministre de la Santé Joe Phaahla. Les hospitalisations restent toutefois assez faibles. 

L'Afrique du Sud est officiellement le pays africain le plus touché par la pandémie. Le pays compte plus de 3,1 millions de cas dont plus de 90 000 morts.

Cyril Ramaphosa s'est récemment rendu en visite officielle dans quatre pays d'Afrique de l'Ouest, voyage pendant lequel il a subi des tests réguliers. À son retour en Afrique du Sud le 8 décembre, il avait été testé négatif, a souligné la présidence. 

Le communiqué cite le président déclarant vouloir que sa propre infection "serve d'avertissement à tous les habitants du pays pour qu'ils se fassent vacciner et restent vigilants à toute exposition" au virus.

Le continent a enregistré plus de 107 000 nouveaux cas de Covid-19 durant la semaine qui s'est achevée le 5 décembre, contre seulement 55 000 la semaine précédente, selon l'OMS Afrique. La part d'Omicron reste à déterminer dans cette augmentation. Jusqu'à présent, dix pays africains ont rapporté des cas, sur un total d'au moins 57 pays à travers le monde.

L'Afrique australe a enregistré la plus forte hausse, 140 % en moyenne. Selon les premières données en provenance d'Afrique du Sud, le variant pourrait toutefois causer "des formes moins sévères de la maladie", précise l'OMS-Afrique. Seulement 7,8 % des 1,2 milliard d'Africains sont à ce jour entièrement vaccinés.

Une troisième dose du vaccin anti-Covid du laboratoire américain Pfizer sera administrée à partir de janvier en Afrique du Sud, a déclaré, le 10 décembre, le ministère de la Santé.

"Les premières personnes qui auront droit à la dose de rappel seront les plus de 60 ans", a déclaré le Dr Nicolas Crisp, directeur général au ministère, lors d'une conférence de presse.

De nombreuses inconnues planent encore sur la nature de cette nouvelle forme du virus qui présente de nombreuses mutations, mais selon les premières observations des scientifiques, elle serait plus contagieuse. Les chercheurs planchent encore sur l'efficacité des vaccins.

Une étude sud-africaine de l'Institut africain de recherche sur la santé (AHRI), qui n'a pas encore été approuvée par la communauté scientifique et se fonde sur un échantillon restreint de douze patients, a récemment avancé qu'"Omicron échappe en partie à l'immunité conférée par le vaccin Pfizer".

"Il n'y a aucune raison de croire que la vaccination ne protège pas contre la forme grave de la maladie causée par ce variant", a nuancé, lors de la conférence de presse, l'auteur de l'étude, le virologue Alex Sigal.

En retard par rapport au reste du monde pour immuniser sa population de 59 millions d'habitants, l'Afrique du Sud a pour l'instant vacciné 43 % des adultes éligibles. Mais le taux de vaccination chez les 18-35 ans reste faible, inférieur à 30 %.

Gisèle MMC avec AFP


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