Le tribunal de première instance de Bruxelles vient de rejeter la plainte des cinq métisses belgo-congolaises contre l’Etat Belge pour crime contre l’humanité apprend- t- on d’une source concordante.

A en croire cette information, le tribunal civil des Bruxelles a, lors du jugement rendu le mercredi dernier, estimé que la ségrégation des enfants métis au Congo n’était pas incriminée en tant que crime contre l’humanité durant la colonisation belge.

Cette juridiction belge estime que ces éléments contextuels ne permettent pas d’établir qu’entre 1948 et 1961, la politique de placement d’enfants métis dans des institutions religieuses pour des motifs raciaux était considérée par la communauté des Etats comme un crime contre l’humanité et incriminée comme telle.

De ce fait, il établit qu’en tout état de cause, l’affaire visant une faute de l’Etat belge déduite d’une violation des droits fondamentaux est prescrite. C’est ainsi qu’il déclare non fondée l’action de ces cinq plaignantes congolaises.

Il sied de rappeler qu’en octobre dernier, cinq femmes métisses belgo-congolaises nées au congo belge, entre 1946 et 1950, de l’union d’un belge et d’une congolaise avaient assigné en justice l’Etat belge pour les avoir arrachées de leur foyer et placées dans des orphelinats en Belgique.

Ayant introduit une action en responsabilité civile devant le tribunal de première instance de Bruxelles, ces dames réclamaient des dommages et intérêts de l’ordre de 50.000 euros chacune, pour l’important préjudice causé mais aussi la production des archives concernant leurs origines et leur histoire.

Selon une enquête, près de 14 000 et 20 000 enfants métis nés dans les trois colonies belges dont le Congo, le Rwanda et le Burundi étaient enlevés à leurs mères et confiées à des religieux, entre 1959 et 1962 ; des centaines d’entre eux étaient adoptés par des familles belges ou placés dans des institutions, car considérées comme une menace par le système colonial.

Par ailleurs, ces cinq femmes métisses belgo-congolaises décident d’interjeter appel de ce jugement rendu en leur défaveur.

Cathy Ibandula


(CI/Yes)