Delly Sessanga Hipung, député leader d’Envol a démontré noir sur blanc que le Conseil national de suivi de l’Accord de la saint Sylvestre (CNSA) était anachronique, désuet, trop mûr pour une autodisolution…hélas, sans succès, indique l’Ouragan.

Dans le budget 2022, la structure présidée par le FONUS Joseph Olenghankoy Mukundji a été créditée d’une bourse de 4.693.026.214 FC soit plus de 2,2 millions de dollars au taux budgétaire.

De cette somme,  2.609.763.970 FC soit près de 1,3 million de dollars sont  excluivement affectés au bureau du CNSA, et le reste 1 million et poussières pour la rémunération de 28 membres de la plénière.

En 2020, une bonne frange des délégués avaient désapprouvé la gestion financière du président Olenghankoy.

D’aucuns auront même préféré la dissolution à court terme du CNSA. Mais c’était sans compter avec la capacité de Joseph Olenghankoy de s’allier la foultitude des médias en ligne qui se sont mis aussitôt à inonder les réseaux sociaux, des pamphlets contre « des délégués des partis politiques ayant lamentablement échoué aux dernières élections et qui sont revenus au CNSA avec l’intention de la saborder ».

Nombre de délégués tenaient pourtant à avoir accès à la comptabilité du CNSA et à être rémunérés au prorata du budget du Conseil national de suivi de l’Accord de la saint Sylvestre.

Plein pouvoir

Mais la loi organique fondateur du CNSA rendue publique à 38 jours de la tenue des élections du 28 décembre 2018, a quasiment doté le plein pouvoir au président si bien que toute initiative de contrôle de sa gestion n’est guère recevable ni fondée si ce n’est à travers une fronde. Selon le texte créant le CNSA, Joseph Olenghankoy «coordonne l’ensemble des activités du CNSA.

Il maintient l’ordre au sein du CNSA, dans le cas échéant, requérir les forces de l’ordre. Il entre en contact avec les médias et tient des points de presse Il assure la mission générale de direction et de représentation. Il dirige l’institution, la représente et l’engage vis-à-vis des tiers et des autres institutions, il représente le CNSA en justice tant en demande qu’en défense.

Par lui-même ou par délégation, il convoque et préside les réunions du Bureau et les séances de l’Assemblée plénière, supervise les commissions de travail et les commissions ad hoc, il propose à plénière la mise en place des commissions d’enquêtes… Il porte à la connaissance des autres membres du Bureau toute communication les concernant, il ordonne les dépenses dans les conditions déterminées par la loi sur les finances publiques et les règles générales de la comptabilité publique… ». Bref, Olenghankoy, CNSA, c’est du blanc bonnet, bonnet blanc.

Et le borborygme politique qui s’est déclenché dans la suite de la création de l’Union sacrée aura, par effet domino, boouleversé également la majorité au CNSA. Neuf de 28 membres devant provenir de la majorité, jadis FCC, 4 délégués pour l’opposition politique signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 (composée à l’époque de l’UDPS/Tshis, UNC…), 2 délégués pour l’opposition républicaine (Lamuka), 6 délégués pour le Rassop, Rassemblement des forces politiques et sociales de la République démocratique du Congo acquises au changement (FONUS, UDPS-Tshibala, etc.,), 4 délégués pour le Front pour le Respect de la Constitution, 3 délégués pour la société civile signataire et non signataire de l’Accord du 18 octobre 2016 ainsi qu’un délégué de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Cette repartition politique n’est plus de mise, et n’est d’ailleurs d’aucun impact ni social, ni économique ni politique. Au CNSA, on tue le temps, on taille bavette, on est sur les réseaux sociaux…

L’unique action réalisée par Olenghankoy est d’avoir obtenu la levée des scellés du fisc à la porte de Kin-bouffe, un restaurant appartenant à Martin Fayulu Madidi. La loi organique sur le CNSA stipule que « le Conseil national de suivi de l’Accord de la saint Sylvestre est dissous de plein droit à la fin du processus électoral ».

Raymond Okeseleke


(ROL/PKF)