Alors que le ministre des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication (PTNTIC), Augustin Kibassa Maliba doit être à nouveau auditionné, ce mercredi 13 octobre 2021, à l’Assemblée nationale, sur les motivations notamment « légales » de la taxe sur le Registre des appareils mobiles (RAM), l'Union Sacrée de la Nation a convoqué, tard dans la soirée de lundi, ses députés à Fleuve Congo Hôtel, à Kinshasa, pour une réunion spéciale.

Ladite réunion a été présidée par le président de l’Assemblée nationale, Christophe Mboso et son premier vice-président, Jean-Marc Kabund, tous deux représentant la coordination de l’Union sacrée de la Nation. La motivation de cette réunion était simple, selon des sources : comment sauver la taxe RAM mais aussi le ministre Kibassa. "La position du bureau était que le ministre Kibassa vienne répondre aux questions des députés et comme on est de la majorité, que RAM continue", a confié, sous le sceau de l’anonymat, un député national de l’Union sacrée aux confrères de 7sur7.cd.

Cette réunion a connu aussi la participation du premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde qui a relevé le fait que ce dossier aurait dû être traité en amont, avant que le ministre Kibassa n’aille devant les députés. Mais plusieurs élus de l’Union sacrée, estimant « illégale » la fameuse taxe et qui pèse sur le portemonnaie des Congolais, veulent son retrait. Mais à défaut, des députés souhaitent un juste milieu, c’est-à-dire que le gouvernement accepte un moratoire suspendant la taxe et qu’une commission d’enquête soit mise sur pied pour enquêter sur les fonds déjà collectés grâce à cette taxe.

Le ministre de Kibassa, lors de sa première audition sur ce dossier, avait évoqué un chiffre de 25 millions de dollars collectés depuis le lancement de ce RAM. Mais l’Observatoire de la dépense publique (ODEP), parle de 260 millions de dollars brassés par ce RAM depuis septembre 2020.

Pour rappel, la taxe RAM est très mal perçue par la population. Le jour de la première audition du ministre Kibassa, son intervention était ponctuée des tensions dans la salle de plénières. Le président de l’Assemblée nationale avait dû interrompre momentanément la séance pour évacuer des manifestants contre cette taxe présents dans la salle. Parmi eux, il y avait des membres du Mouvement national des consommateurs lésés (MNCL).

Au sein de l’opinion publique, cette fiscalité ne passe pas et ne se justifie pas. « Logiquement, si les billets verts et l’intimidation ne dictent pas les choses, Kibassa ne devrait pas sortir de cette affaire. », conclut le journal Congo Nouveau, ce mercredi 13 octobre.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)