Des sources citées par le Courrier de Kinshasa indiquent que le ministre chargé de ce secteur, Muhindo Nzangi, a demandé au recteur de l’Université du Cepromad, le Pr Oscar Nsaman, d’arrêter l’extension de son université.

Mais pour ce membre du gouvernement Sama, cet établissement, en faisant fonctionner des extensions à travers le pays, violerait des textes juridiques pris à l’époque du Pr Théophile Mbemba. Ce qui le conduirait, dans un ton autoritaire et menaçant, à vouloir que soit mis fin à cette situation qu’il qualifie d’anormale. « Avant que je ne sois obligé d’agir en vertu des pouvoirs qui sont les miens », écrit-il.

A en croire la même source, « ce bout de phrase étale, pour tout le moins, un complexe de supériorité dans le chef du ministre, et dénote un excès de zèle et un conflit de leadership constaté chez les professeurs congolais ».

En scrutant cette correspondance, il est noté que Muhindo Nzangi semble ne pas connaître le Pr ordinaire Oscar Nsaman et premier manager du pays. Il est rappelé au ministre chargé de l’ESU que l’Université du Cepromad est un produit de l’intelligentsia congolaise, fruit du génie créateur d’un Congolais soucieux d’offrir à la jeunesse un cadre de formation. « Le Cepromad est une université de proximité qui a fait ses preuves dans la formation de cette jeunesse qui ne devrait pas être obligée de fréquenter les établissements éloignés de leur milieux d’origine », souligne-t-on.

Rappelant au ministre Muhindo Nzangi la loi-cadre de février 2014 qui dispose que les modalités de fonctionnement des universités privées agréés sont déterminées par leurs statuts respectifs, les observateurs soupçonnent un problème particulier avec l’Université du Cepromad ou son promoteur.

Parce que, selon eux, Muhindo Nzangi s’embourberait quand il tranche : « les statuts ne peuvent, cependant, pas énerver les dispositions légales et réglementaires comme le fait cette pratique d’extension à laquelle je vous demande de mettre un terme ».

Cette situation, pensent ces observateurs, ouvrent une autre page dans les relations entre le ministre et cette institution qui a déjà formé plusieurs générations de cadres du pays et des autres Etats voisins. C’est donc la réplique qui sera réservée à cette correspondance par le promoteur de l’Université du Cepromad, Oscar Nsaman O'Lutu, qui va indiquer quel sera l’avenir de ce dossier ainsi ouvert.

Raymond Okeseleke


(ROL/GW/Yes)