Ces derniers temps, le comportement du Kinois lambda affiche un mauvais arrière-goût social. A l'heure des convulsions mondiales dues à la crise sanitaire, des passagers, mieux, des usagers de grandes artères ont bousculé jusque très loin les mesures barrières émises pour se protéger et protéger les autres contre les risques de contamination.

Selon des témoins, des scènes de bousculades pour monter à bord d’un bus ou d’un train en milieu de la propagation du Coronavirus en disent tout. D’aucuns n’hésitent pas de souligner le niveau des attitudes truffées d’une dose élevée d’incivilités dans le transport en commun à Kinshasa devenu très agaçant.

L'une des incivilités les plus constatées n’est rien d’autre que la bousculade dans les arrêts de bus. Celui qui passe avant sans se soucier d'écraser les autres aux coups de biceps devient le roi de cette jungle. Bousculer son voisin sans s'excuser s’apparente à la loi de la sélection naturelle, où les plus forts détiennent le pouvoir absolu de mater les plus faibles sans autre forme de procès. Ne pas céder son siège à une personne âgée, handicapée ou à une femme enceinte, s’est même ancré dans les mentalités.

Le matin, dans les arrêts de bus, tout le monde a hâte de gagner son poste d’attache. Jeunes, femmes, enfants, vieilles personnes, tous dans leur quasi-majorité, n’ont de choix que pour se comporter à la manière des caïds.

Les goujats sont gentiment moqués. Des prédicateurs improvisés qui parlent fort deviennent une poule qui caquette, et le mufle qui bouscule son voisin sans s'excuser à l'entrée ou la sortie de l’engin devient un buffle peu avenant. Des comparaisons qui ont pu marquer les esprits, puisque ces incivilités sont loin de baisser, en dépit de la frayeur liée aux multiples cas de contamination à la Covid-19.

Raymond Okeseleke


(ROL/PKF)