Après le coup d'État en Guinée, les concertations auxquelles la junte invite les différents acteurs de la société en vue de former un gouvernement de transition commencent mardi 14 septembre. Leaders politiques, patrons des sociétés minières ou encore société civile vont être reçus par les putschistes.

Ces rencontres vont être très suivies par les Guinéens qui attendent d'en savoir plus sur les contours de cette transition promise par le lieutenant-colonel Mamady Doumbouya. Beaucoup espèrent que leur quotidien va enfin s'améliorer. En effet, plus de la moitié de la population vit toujours avec moins d'un dollar par jour.

À Bonfi, l'un des quartiers les plus pauvres de la capitale Conakry, Abubacar Keita, agent de sécurité de 28 ans, habite en famille dans une concession où s'entassent trois générations. Avec un salaire de 70 euros par mois, impossible pour lui de joindre les deux bouts. "Dans la famille, explique-t-il à France 24, il y en a qui ne gagnent pas à manger, on peut passer la journée sans rien mettre dans le ventre."

Dans la cour, une quinzaine d'enfants en âge d'être scolarisés ne feront pourtant pas leur rentrée. "Les enfants ne vont pas à l'école car nous n'avons pas les moyens d'acheter leurs fournitures scolaires", explique Mbalia Sylla, une mère de famille. "Et le privé est beaucoup trop cher. Nous avons retiré des enfants de l'école par manque de moyens."

Abdoulaye, le patriarche, retraité des chemins de fer, a connu tous les régimes politiques du pays. Pour lui, les conditions de vie en Guinée n'ont cessé de se dégrader. "Le plus important pour nous : nous voulons que les Guinéens aillent de l'avant. Que la population guinéenne, tout le monde, gagne son petit pain. C'est ce que nous voulons", dit-il au micro de France 24. "Avec nos responsables, ça n'allait pas du tout... On va voir cette fois-ci."

AFP/MMC


(GMM/PKF)