La place Kintambo-Magasin est dégagée de ses interminables et monstrueux embouteillages.

Le dimanche dernier, sur commandement du chef de la police de Kinshasa, Sylvano Kasongo, des marchés pirates et arrêts de bus irréguliers ont été dégagés.

Vers la ligne de chemin de fer, les débits de boisson qui avaient transformé cet espace en véritable kermesse ont été démolis, pour laisser la place à un parking des bus et taxi-motos improvisés.

La place Kintambo-magasin était devenue un véritable Capharnaüm. Des taxi-motos qui parquent en plein milieu des chaussées, des vendeurs qui occupent une bande entière de la chausée et des trottoirs, des taxi-bus qui embarquent et débarquent les passagers au beau milieu de la route… Conséquence : des embouteillages permanents là où passe régulièrement le cortège présidentiel.

Le lendemain de ce coup de balai, un reporter de DIGITALCONGO.NET a constaté un relatif respect de ces mesures. Mais vers 17 heures, un embouteillage est tout de même constaté à l’entrée et sortie du nouveau parking. Motocyclistes et automobilistes se disputent le passage. La police s’emploie à mettre de l’ordre tant bien que mal.

Le soir, à partir de 21 heures, des motocyclistes, notamment ceux qui embarquent les passagers pour Delvaux et Upn, ont retourné dans leur ancien endroit stationnement, le petit rond-point qui relie les avenues Kasa-Vubu et Nguma. A côté, vers l’avenue de l’OUA, des vendeuses des grillades aussi sont revenues dans leur endroit habituel. Sans leurs tables, elles ont leurs plateaux de poissons et Chikwang dans les genoux ou sur un sceau en plastique, prêtes à prendre la tangente en cas de présence policière. De même pour les vendeurs des crédits téléphoniques.

Ce n’est pas pour la première fois que les marchés pirates ou parkings sont dégagés à la place Kintambo-Magasin. Très souvent, l’anarchie revient vite sous la complaisance des agents de l’ordre qui, à l’échéance de quelques billets récoltés quotidiennement chez les vendeurs, se laissent faire.

« On leur donne seulement quatre jours. Ils vont se fatiguer », lance un conducteur de taxi-moto, très convaincu que la police va finir par fermer les yeux. Il est connu qu’à Kintambo-Magasin et partout à Kinshasa, les marchés pirates ont toujours refusé de mourir.

Gisèle Mbuyi


(GMM/SN/PKF)