Sur la douzaine de personnes qui inaugurent le centre de dépistage du Covid-19 de l'aéroport, une seule femme porte le masque. Le président Evariste Ndayishimiye s'abstient de porter cette protection contre le coronavirus.

Pourtant l'exécutif le reconnaît, il y a une recrudescence de l'épidémie du nord au sud du Burundi. Le pays collabore désormais avec l'Organisation mondiale de la Santé (OMS). Il a déclaré 156 nouvelles infections quotidiennes en moyenne depuis le 22 juillet, contre 20 par jour précédemment. Mais officiellement, le bilan reste à 10 morts.

Un tableau tout autre est dépeint par les professionnels de santé : 13 morts en dix jours dans un hôpital de Bujumbura. « Nous sommes dépassés, confie un salarié à SOS Médias Burundi. Plusieurs patients agonisants ont été transférés ailleurs par manque de places pour leur réanimation. »

Le maire de Bujumbura a publiquement tiré la sonnette d'alarme cette semaine. Ce à quoi le ministre de l'Intérieur qui dirige le comité de riposte au Covid-19 a répliqué : « Il n’y a pas de morts à cause du coronavirus au Burundi. Les malades reçoivent des médicaments et guérissent. »

Même ton rassurant au ministère de la Santé, qui encourage la population à respecter les gestes barrières, mais pas à se faire vacciner.

Gisèle Mbuyi MMC/RFI


(GMM/PKF)