Ces assises se tiennent du 13 au 15 juillet 2021. Elles ont été lancées par la secrétaire générale à la Fonction publique, Emilie Mabiza Dialufuma, représentant le Vice-premier ministre, ministre de la Fonction publique, Jean-Pierre Lihau. Dans son discours de lancement de cet atelier, Emilie Mabiza Dialufuma a circonscrit le cadre de cette activité. Elle fait savoir que c’est à travers l’ordonnance présidentielle de juillet 2017 portant approbation des dons en complétant celle de 2013 conclue entre la RDC et la Banque mondiale qu’ont été matérialisés au titre de Projet de réforme et de rajeunissement de l’Administration publique (PRRAP). « A cet effet, ce projet de gouvernance est bâti, entre autres, sur un constat qu’il y a eu une baisse généralisée du rendement au sein de l’administration publique aggravée aussi par le vieillissement poussé des agents publics de carrière de l’Etat », a-t-elle indiqué.

Durant les trois jours, des cadres conviés à ces travaux vont analyser le rapport sur la « stratégie harmonisée de rajeunissement de l’administration publique. » Ce rapport pose le diagnostic sur deux programmes majeurs mis en place depuis 10 ans pour rajeunir l’Administration publique avec des cadres universitaires. Il s’agit de l’Ecole nationale de l’administration (ENA) et celui des Jeunes Professionnels (JPO). Deux approches qui semblent radicalement différentes, selon le constat dégagé par ce rapport présenté par Hilaire Motuza Mete-Lipoko, directeur chef de service Recrutement et Promotion à la Direction générale des ressources humaines (DGRH).

A cet effet, ce rapport sur la stratégie harmonisée de rajeunissement de l’administration publique a formulé plusieurs recommandations pour trouver des solutions aux difficultés d’approches de ces deux programmes conçus séparément. Le rapport est arrivé à l’hypothèse selon laquelle ces deux programmes n’ont pas produit des résultats qui soient totalement satisfaisants, notamment sur l’intégration des anciens bénéficiaires de ces programmes au sein de la Fonction publique. Par conséquent, 17 recommandations prioritaires gravitant autour de 6 axes ont été formulées. Il s’agit des axes : « cadre juridique » qui nécessite la mise en place d’une Fonction publique d’emploi et la création d’un corps unique des administrateurs d’Etat. Il y a ensuite le « recrutement, concours, formation, affectation et intégration ».

Face à ce besoin d’unicité, le rapport a estimé qu’une stratégie harmonisée est donc nécessaire pour parvenir à un alignement des deux programmes ENA et JPO et l’intégration de ces jeunes issus de ces programmes.

Pour Stéphane Kesler, consultant international, qui a notamment fait partie de l’équipe qui a rédigé ce rapport, il n’est pas seulement question de rajeunir l’administration publique. Il faut que la qualité et la mentalité suivent également. Sinon, le risque est de se retrouver avec des jeunes fonctionnaires en âge mais avec un mental des vieux.

Stéphane Kesler pense qu’avec cet atelier d’harmonisation de la stratégie, il est possible que le pari du rajeunissement de l’administration publique soit gagné. « C’est un pari qui peut être réussi, qui a des défis. Après, des difficultés sont connues. Elles sont partagées dans ce rapport qui s’appuie sur d’autres rapports. Il y a tout un environnement où on a décelé un certain nombre de difficultés. Notre nouveauté ici, c’est d’essayer de proposer des solutions et des recommandations parfois concrètes. », a-t-il déclaré à la presse, notamment à Digitalcongo.net.

D’après Hilaire Motuza Mete-Lipoko, cette question du rajeunissement de l’Administration publique touche au plus haut point le gouvernement. C’est ainsi que la DGRH, experte en ressources humaines, est autant impliquée. « On a recruté le consultant français qui a été à la base de cette étude pour nous accompagner. Nous, au niveau de la DGRH, puisque les ressources humaines c’est vraiment notre domaine, pour que nous puissions mettre à la disposition du gouvernement un jalon, un outil qui peut permettre, le moment venu, lorsqu’il va falloir revoir le texte relatif à la gestion du personnel, qu’on puisse tenir compte des propositions qui vont sortir de cette réflexion pour résoudre cette problématique de vieillissement au sein de l’Administration publique. », a fait savoir Hilaire Motuza.

Réunissant les experts de tout bord, dans ce domaine, ces travaux se poursuivent ces 14 et 15 juillet au Centre National de Coordination de la Formation (CENACOF), dans la commune de la Gombe, à Kinshasa. Et cela, sous un format spécial à cause de la pandémie de Covid-19 ainsi que les mesures de ripostes y relatives.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)