C’est un engagement concret de l’exécutif national pour l’assainissement de la capitale formalisé jeudi à Kinshasa entre le ministre des Finances, Nicolas Kazadi et le gouverneur de Kinshasa, Gentiny Ngobila.

Les deux ont signé un document officialisant un appui financier mensuel du gouvernement central de 2 millions de dollars américains au profit de la ville capitale de la RDC. Le premier décaissement de 2.6 millions USD sera réalisé dès ce mois.

Gentiny Ngobila a confirmé que ce financement va résoudre de « façon significative » le problème d’assainissement de la ville qui produit plus de 10 000 tonnes de déchets par jour.

Mais, sur quel plan d’assainissement compte-t-il s’appuyer ? L’opération Kin Bopeto lancée avec fanfare en présence du chef de l’Etat il y a deux ans reste jusque-là un slogan, de l’avis des observateurs.

Seul le boulevard du 30 Juin bénéficie des poubelles publiques. La mesure d’interdiction des déchets non biodégradables n’est pas respectée sur le terrain. Caniveaux, rivières, marchés, rues restent des dépotoirs dans une ville où l’absence de la brigade anti-salubrité est totale.

La collaboration avec une société privée pour l’achat de bouteilles en plastique n’est qu’une goutte d’eau dans l’océan tant le prix fixé pour un kilogramme (50 francs) de déchet est moins incitatif.

Entretemps, la Régie d’assainissement de la ville de Kinshasa (Raskin) fonctionne sens dessus-dessous depuis la fin du partenariat avec l’Union européenne. Des dirigeants utilisent les engins d’évacuation d’immondice à des fins privées. Les différents centres de réception d’immondices de déchet construits par l’Union européenne n’existent plus. D’autres ont laissé place à des stations-services érigées à la limite des normes de sécurité un peu partout, suscitant l’inquiétude d’un groupe de députés provinciaux, à leur tête Nicolas Kazadi.

Face à ce déficit structurel d’assainissement, il est à craindre que les moyens qui seront débloqués par le gouvernement Sama ne prennent autres directions que celles de l’assainissement de la capitale. Sous Kimbuta, le gouvernement Matata finançait également l’assainissement, sans résultats palpables sur le terrain à part aux alentours de la Primature.

Pour un exécutif provincial qui peine à mener à bon port ses différents projets comme la « modernisation » du marché central, la réhabilitation des avenues Kikwit, Elengesa, Bongolo (et son pont), ça craint.

Socrate Nsimba


(SNK/Yes)