Le député national Delly Sesanga est, à son tour, monté au créneau pour fustiger les propos du président rwandais Paul Kagame. Cet élu refuse de faire l’économie de la vérité face aux tragédies vécues dans les Grands lacs, estimant que la politique de bon voisinage ne peut oblitérer la mémoire.

"La politique de bon voisinage ne peut oblitérer la mémoire, source de l’histoire et fondement de la paix et la stabilité à venir. Dans les Grands Lacs, on ne fera pas l’économie de la vérité des faits et des tragédies qui ont émaillé nos relations avec nos voisins, dont le Rwanda", a écrit Delly Sesanga sur son compte Twitter, mardi dernier.

Ce député élu du territoire de Luiza dans le Kasaï central pense que c’est que Paul Kagame refuse d’admettre pour son peuple, il ne peut le soutenir pour la RDC. "Ce que le président Paul Kagame refuse d’admettre pour son peuple, au nom de la dignité humaine, il ne peut le soutenir sur la RD Congo au nom d’un culte de l’oubli. Évoquer la mémoire, c’est conjurer le sort des tragédies passées pour l’avenir. Inviter à l’oubli, c’est les perpétuer", a ajouté Delly Sesanga.

Il sied de noter que plusieurs acteurs politiques congolais ont réagi face aux propos du président rwandais qui a, en outre, rejeté les conclusions du Rapport Mapping des Nations-Unies en les qualifiant de "controversées". Pour Adolphe Muzito, « Paul Kagame ne comprend que le langage de la force. » L’ancien Premier ministre de Joseph Kabila pense qu’il faut faire la guerre contre Kigali pour obtenir la paix en RDC, estimant que lui-même Kagame étant venu au pouvoir par la force.

Pour rappel, dans cette interview aux médias français, Paul Kagame s’en est pris également au prix Nobel de la Paix congolais, Denis Mukwege. Pour lui, le gynécologue congolais bénéficie du soutien des forces "obscures" dans sa réclamation de la mise en œuvre des recommandations du Rapport Mapping.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)