Le Vice-président de l’association des Artistes et Artisans de Binza et Directeur Général des établissements PACEM-Design spécialisés aussi bien en mobiliers en bois qu’en décoration, s’est montré, une fois de plus, farouche face à l’ingérence des marchés extérieurs dans les marchés locaux.

Risty Hyacinthe VANGI n’y est pas allé par quatre chemins pour revenir sur la rude concurrence des importations étrangères sur le marché local des artistes de la RDC. Dans ce cadre, il a convié les Congolais à y voir clair pour ne consommer que les œuvres made in Congo en vue de permettre aux artistes et aux artisans d’exister.

"Nous avons toujours été confrontés à de nombreux problèmes et challenges à l’échiquier international au niveau du marché oriental piloté par la Chine. A cela s’ajoute celui de l’Occident. En RDC, les artistes éprouvent d’énormes difficultés face à la concurrence".

La réalité pour la RDC tient au fait que les compatriotes préfèrent consommer ce qui vient de l’extérieur au détriment de la production locale, a indiqué le DG Hyacinthe Vangi.

Sur le plan de travail, les Congolais n’ont pas à se plaindre par rapport à la qualité de travail, en dépit d’un problème lié au complexe qui mine les Congolais à toujours vouloir s’accommoder à ce qui provient de l’étranger.

"En RDC, nous avons le bois massif alors qu’à l’extérieur, notamment en Chine, ont produit les meubles fabriqués à l’aide des cartons. Les gens doivent consommer nos produits, nous les conseillons à les acheter pour pouvoir nous aider à nous maintenir. Nous avons de grandes potentialités pour pouvoir valablement représenter le pays à travers nos œuvres qu’on ne retrouve nulle part au monde. Nos œuvres sont purement made in Congo et sommes très fiers de tous ce que peut nous demander notre population, nos consommateurs locaux".

Le gouvernement appelé à intervenir

Le vice-président de l’association des artistes et artisans de Binza n’a pas hésité de remercier le Gouvernement et le Chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo pour l’initiative sur l’organisation d’un concours de plan d’affaires destiné à soutenir les entrepreneurs congolais. Plusieurs milliers de lauréats ont concouru dont 163 ont gagné le concours de plan d’affaires de la République démocratique du Congo. L’établissement piloté par Risty Hyacinthe VANGI a été retenu comme le lauréat n° 70.

A l’issue du concours de plans d’affaires (COPA), les entrepreneurs devraient recevoir un soutien sous forme de formations et de subventions du gouvernement.

Ce concours a pour mission de soutenir l’entrepreneuriat local en vue de booster l’économie nationale.

"Nous avons pris part à cette compétition. Nous avons été choisis et désignés parmi les lauréats. Ce qui est étonnant, c’est qu’on n’est pas encore financé en attendant la publication des résultats. Nous sommes en train de craindre pour cette vague qui vient d’entreprendre, de ces jeunes entrepreneurs, les jeunes qui ont des projets à défendre et à présenter.

On nous demande des dossiers. Je me pose la question pour les jeunes entrepreneurs qui vendront après nous. Il serait mieux qu’on leur dise ce qu’ils doivent apporter. Un monsieur a appelé pour demander de venir parce qu’il annonçait en lingala avoir disposé de fonds obtenu de la Banque mondiale, ils devraient dire aux gens et fixer les exigences qu’ils mettent derrière tout cela pour

Des jeunes gens à qui ont demandé de se présenter au concours, pourraient disposer les frais de transports pour préparer les dossiers. …Or, pour passer un concours de plans d’affaires, il faut observer les critères, consulter les experts en la matière…

Nous avons été programmés sur la liste des lauréats il y a deux mois, mais jusqu’à ces jours, nous avons du mal à nous doter de ce financement. Nous n’avons pas encore reçu ce financement qui consiste à subventionner, comme ils le disent, ils continuent à donner à coup de pousse. Après plusieurs rendez-vous, aucun financement n’est encore arrivé.

C’est la toute première fois dans l’histoire de la République démocratique du Congo que nous puissions avoir cette chance de disposer de ladite subvention parce qu’on ne l’a pas encore. Cela va nous aider à atteindre le niveau d’entreprenariat que nous rêvons tant pour donner du travail à nos compatriotes qui sont dans le chômage ».

Pour ce qui est de ce concours, il convient de retenir que le projet porté par le ministère des Classes moyennes, Petites et moyennes entreprises et de l’Artisanat, en partenariat avec le Projet d’appui au développement des micros, petites et moyennes entreprises (PADMPME), est soutenu par des initiatives internationales parmi lesquelles Deloitte Afrique.

La compétition est axée sur la refondation du système entrepreneurial local et l’accès au financement pour les entreprises du secteur privé, avec pour objectifs l’optimisation de l’économie nationale et la contribution à l’emploi des plus vulnérables.

Sont éligibles à ce programme les micros, petites et moyennes entreprises des secteurs formel et informel des villes de Matadi, Lubumbashi, Goma et Kinshasa. Les MPME ciblées sont celles opérant dans l’industrie, l’agroalimentaire et toute autre activité à forte valeur ajoutée sur l’employabilité des populations défavorisées.

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)