Le Premier ministre et son gouvernement ont été  investis lundi après avoir présenté son programme à l’Assemblée nationale qui l’a adopté au cours d’une séance plénière à laquelle ont assisté 412 députés dont 410 ont voté pour son approbation tandis que 2 ont préféré s’abstenir.

Le coût global de ce programme qui s’étend de 2021 à 2023 est chiffré à 36 milliards USD en raison de  13 milliards USD par an, a dit le Premier ministre qui a en outre indiqué que toutes les actions du gouvernement nécessitent des moyens et des ressources consistant à investir dans notre économie, avec comme objectif principal, la relance de l’activité économique, dans un contexte caractérisé par les effets pervers de la pandémie à COVID-19, en relevant : « Cependant, son financement global sur les trois ans accuse un gap de 14 Milliards USD.  L’objectif poursuivi est de porter le budget annuel de l’Etat à une moyenne de 12 milliards jusqu’en 2023 ».

Sama Lukonde a par ailleurs  précisé :« Mais, pour l’exercice en cours, étant donné que son budget déjà promulgué s’élève à 6,6 milliards USD, la réalisation des objectifs d’accroissement des recettes et les exigences liées à la cohérence et à la conformité de la Loi relative aux finances publiques conduiront à terme à l’élaboration d’une Loi de finances rectificative ».

«Le financement du gap s’opérera grâce aux mesures d’accroissement des recettes renforcées par la meilleure perspective de la conjoncture économique qui ramène la croissance à 0.8% en 2020, sur base des réalisations à fin septembre de la même année, contre des prévisions initiales à fin 2020 de -1.7 %. Cette amélioration des prévisions conjoncturelles pour 2021 est notamment liée à la hausse des prix du cuivre, de l’étain et du cobalt actuellement enregistrée sur le marché mondial », a-t-il soutenu.

Il a en outre promis que son équipe entend mener des actions qui mettront définitivement un terme aux atrocités qui sévissent dans les provinces de l’Ituri, Nord-Kivu et Sud-Kivu et renforcer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire national par le renforcement des capacités du système de défense et de sécurité, éradiquer tous les groupes armés écumant l’Est et le Nord-est du pays ainsi que  promouvoir et consolider l’Etat de droit démocratique instauré depuis l’Accord global et inclusif de Sun City.

Et de renchérir : « Mon gouvernement s’attèlera en outre, à  proscrire strictement l’incorporation des rebelles au sein de l’Armée régulière et de la Police, à n’accepter aucune clause dans ce sens dans aucun accord de paix, à prendre une instruction permanente portant interdiction de cette incorporation, à  éradiquer les groupes armés opérant dans le pays, à garantir la réinsertion socioéconomique des jeunes démobilisés à travers une série de formations professionnelles  ainsi qu’à assurer leur formation professionnelle, notamment par l’INPP et fusionner les programmes DDR et STAREC pour la réinsertion des démobilisés dans les activités économiques et d’intérêt public, loin du métier des armes ».

Pour le Premier ministre, le recensement de la population ne sera pas un obstacle à la tenue des élections de 2023. Pour relever ce défi électoral, il a indiqué qu’il va constituer des provisions budgétaires et de prévoir également dans le budget de chaque année des crédits nécessaires en relevant que la réforme de la loi électorale ainsi que de la loi portant organisation et fonctionnement de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) valent leur pesant d’or.

Au sujet de la crainte au sujet de l’organisation de recensement sous prétexte qu’il pourrait barrer la route aux élections, il a promis de mener toutes les opérations de recensement et d’identification de la population dans des délais idéaux permettant l’extraction, à bonne date, du fichier général d’identification de la population et du fichier électoral nécessaire aux activités de la CENI.

Il a en outre souligné que son gouvernement s’est engagé à améliorer les conditions de vie de la population congolaise notamment dans les domaines du logement, de la santé, de l’éducation et de l’emploi. « Mon gouvernement compte inscrire les crédits nécessaires dans le budget et attirer les investissements publics et privés dans ce secteur. Il entend élaborer et mettre en œuvre un Programme d’appui à la modernisation des villages (PAMOVI) et veiller à la construction des logements conformément à ce Programme,  construire des logements sociaux à travers la République dans le strict respect du plan d’aménagement du territoire et opérationnaliser le Fonds national de l’habitat (FONHAB) et l’Agence congolaise de promotion immobilière (ACOPRIM) », a affirmé Sama Lukonde.

En ce qui concerne la santé, il expliqué que son gouvernement envisage de réhabiliter et construire des infrastructures sanitaires et de les doter en équipements médicaux selon une approche standardisée, d’accroitre de 50 % la disponibilité des médicaments essentiels et génériques de qualité sur l’ensemble du territoire national, d’instaurer progressivement une assurance maladie obligatoire pour le secteur informel avec une mise en commun des ressources en vue de l’équité ainsi que  d’améliorer la lutte contre les grandes endémies (tuberculose, paludisme, VIH-SIDA, etc.) et épidémies (rougeole, cholera, Ebola, COVID-19)…

S’exprimant sur le sport et la culture, le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde a déclaré que son gouvernement  compte initier les travaux de réhabilitation et de construction des stades modernes dans chaque province de la RDC.

Lesdits travaux, a –t-il poursuivi, seront initiés en prévision de l’organisation de grandes rencontres sportives internationales. « Le gouvernement se propose de poursuivre la construction des stades municipaux dans la ville de Kinshasa et étendre le projet dans d’autres villes et obtenir l’homologation par la CAF et la FIFA des stades répondant aux standards requis en vue d’organiser des compétitions régionales, continentales et internationales  susceptibles de favoriser le tourisme et générer des recettes pour l’économie ».

L’équipe gouvernementale entend également faire la promotion de la création des centres de formation sportive sur toute l’étendue de la République.

Il s’agit, a-t-il précisé, d’identifier et ériger par territoire un centre sportif omnisport pour la formation théorique et pratique des jeunes, promouvoir et développer les activités sportives dans les écoles et universités par la formation et la construction des infrastructures  ainsi que d’organiser et promouvoir les compétitions sportives interprovinciales en vue de la détection des talents et de la constitution d’une banque des données de l’élite sportive nationale.

Le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde a aussi signalé que son gouvernement compte octroyer des passeports diplomatiques à tous les Congolais qui vendent au mieux la culture congolaise par leurs talents.

Dans le même cadre, a-t-il poursuivi, son gouvernement va faire le suivi de la procédure de reconnaissance de la Rumba congolaise comme élément du patrimoine immatériel de l’UNESCO.

«Le gouvernement va organiser le grand prix congolais de la culture et des grandes œuvres artistiques, créer par décret un centre stratégique de la culture éthique nationale  et créer une académie pour l’apprentissage, la promotion et la protection des langues nationale ». A propos de l’éducation, « Mon gouvernement se propose d’organiser des états généraux de l’éducation, de la formation et de la recherche en vue de réformer le système de l’enseignement primaire, secondaire, supérieur et universitaire en impliquant les Centres et Instituts de recherche. Dans le domaine de l’emploi, il projette de faire la promotion du travail décent pour un développement durable, équitable, solidaire et inclusif ».

Suivi de la procédure de reconnaissance de la Rumba congolaise comme élément du patrimoine immatériel de l’UNESCO.

Boni Tsala


(BTT/PKF)