Poursuivi par la justice et arrêté dans sa fuite au Congo Brazzaville, le ministre sortant de l’Enseignement Primaire, Secondaire et Professionnel (EPST), Willy Bakonga avait pris le soin d’écrire le 17 avril, soit 3 jours avant son arrestation, au président du bureau du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo, pour solliciter sa réintégration comme sénateur après la fin de son mandat au sein du gouvernement Ilunkamba. Et le Sénat en a pris acte. Un acte qui a été diversement interprété dans l’opinion. En réplique, Modeste Bahati clarifie les choses.

Pour justifier la prise d’acte du Sénat, son président a évoqué les lois du pays. A savoir la constitution et le règlement intérieur de la chambre haute du Parlement. Face à ces instruments, Modeste Bahati ne pouvait passer outre cette demande de réintégration de Willy Bakaonga au Sénat. « La Constitution et le règlement intérieur du Sénat disposent que le retour est d'office sur simple saisine par une lettre. », a clarifié Modeste Bahati Lukwebo.

Mais le président du Sénat prend le soin de préciser un détail important. « Si la justice saisit le Sénat, nous ne ferons aucune obstruction », a-t-il lâché. Tordant ainsi le cou aux mauvaises langues qui pensent que le successeur d’Alexis Thambwe Mwamba au plateau du Sénat aurait eu un deal avec le ministre sortant Willy Bakonga pour le couvrir d’immunités parlementaires afin qu’il échappe des griffes de la justice qui le poursuit.

Pour rappel, le ministre sortant Willy Bakonga a été arrêté, le 20 avril à Brazzaville, alors qu’il venait d’embarquer à bord d’un vol régulier d’Air France à destination de Paris. Ce ministre sortant est poursuivi par la justice congolaise pour une affaire qui n’est pas encore officiellement révélée par le parquet près la Cour de cassation.

Mais le 16 avril dernier, le même parquet avait délivré un mandat de comparution dans lequel le ministère public voulait entendre Willy Bakonga « sur des faits à lui imputés » dont la nature n’est pas encore révélée. Et l’organe de la loi avait prévenu qu’en cas de refus, il n’hésiterait pas à l’y contraindre.

Certaines sources évoquent que Willy Bakonga serait poursuivi pour détournement des fonds alloués à la gratuité de l’enseignement de base décrétée, en septembre 2019, par le président de la République, Félix Tshisekedi. Une gratuité inscrite dans la Constitution mais qui souffrait d’application.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)