Après une seconde lecture, les sénateurs ont adopté le projet de loi portant ratification de l’accord sur la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). C’tait au cours de la séance plénière de vendredi 2 avril à la salle des conférences internationales du Palais du peuple.

Au total 78 sénateurs ont pris part à cette plénière et 75 ont voté pour l’adoption de cette loi. Alors qu’un sénateur a voté « non » et 2 autres se sont abstenus. Bien avant cette adoption, le ministre du Commerce extérieur, Jean-Lucien Bussa a répondu aux préoccupations des sénateurs au sujet de ce projet de loi tout en souligné les avantages qu’offre la ZELCAF.

« L’adoption du projet de loi portant création de la Zone de libre-échange continentale africaine est un projet qui tient à cœur le président de la République sous son leadership à la tête de l’Union africaine mais aussi un projet qui va consolider les échanges entre nos états d’Afrique », a-t-il indiqué le ministre.

Le Sénat a donc adopté cette loi en des termes identiques avec l’Assemblée nationale. Mais jeudi 1er avril lors du débat au sujet de l’examen de cette loi, plusieurs sénateurs s’étaient montrés sceptiques face à l’adhésion de la RDC dans cette zone de libre-échange. Mais le président du Sénat, Modeste Bahati Lukwebo avait chassé la peur nourrie notamment par plusieurs Congolais de voir le pays entrer dans cette zone de libre-échange pendant qu’il y a une faible production locale.

Pour Modeste Bahati, le problème, c'est le comportement des Congolais qui doit changer. Et que la ZLECAF ne doit pas être vue à court terme. "On se dit voilà, nous allons perdre 19 % de notre budget et nous allons connaître la baisse de production interne du fait de la concurrence. Tout ceci, c'est parce que, très souvent, nous avons une vision courte. Une telle décision, si nous la prenons, c'est pour le moyen et le long terme. C'est-à-dire qu'il ne faut pas s'attendre à ce que nous ayons des retombées tout de suite, si nous ne travaillons pas.", a conscientisé le président du Sénat.

Avant d'enchaîner : "Nous devons avoir une vision. Nous devons avoir une ambition. Nous devons nous remettre en cause parce que tel que nous nous comportons là, c'est comme si nous croyons que si nous ne fournissons aucun effort, on va compter seulement le temps et les choses vont changer. Les choses ne vont pas changer. (...) Nous devons avoir une planification".

Modeste Bahati a insisté que l’adoption du projet de loi autorisant la ratification de la RDC à la ZLECAF, est une interpellation pour la RDC d’avoir un plan, « une continuité réelle » dans les affaires de l’État, surtout en ce moment où le Président de la République a les règnes de l’Union africaine. « C’est à nous de nous organiser », a-t-il martélé.

Dido Nsapu


(DN/PKF)