On s’attendait à un dimanche difficile pour la CDU. Selon les sondages de sortie des urnes, le parti chrétien-démocrate perd entre 4 et 6 points, avec des scores historiquement bas dans ces deux régions.

La popularité des sortants, des candidats CDU peu convaincants, a joué un rôle négatif. Mais sans doute aussi, plus largement, un recul au niveau national.

Deux explications : les critiques de plus en plus importantes contre la gestion de la pandémie par Berlin et des affaires récentes avec des commissions empochées par des députés conservateurs lors de ventes de masques contre le Covid-19.

Les Verts défendent avec succès leur fief du Bade-Wurtemberg qu’ils gèrent depuis dix ans et confirment leur bonne tenue actuelle dans les sondages. Les sociaux-démocrates, malgré des reculs, peuvent se féliciter de voir la populaire ministre-présidente de la Rhénanie-Palatinat reconduite.

Si comme dans cette région, une coalition entre les Verts, le SPD et les libéraux se met en place dans le Bade-Wurtemberg, il s’agirait d’un signal politique à six mois des élections générales : une coalition est possible sans la CDU et avec elle une alternance politique.

Conclusion : « Premier test négatif », titre le quotidien de gauche Tageszeitung. Sa Une, où l'on voit le président de la CDU, Armin Laschet, se gratter la tête, résume la difficile situation des chrétiens-démocrates. Au-delà des scores historiquement bas de dimanche, le parti recule plus largement dans les sondages. Responsables : les critiques contre la gestion de la pandémie avec des chrétiens-démocrates en première ligne, la chancelière et ses ministres de la Santé et de l’Économie. Le quotidien conservateur Die Welt s’interroge : « La CDU est-elle vraiment capable de gouverner ? ».

« Il est temps que le parti se réveille », écrit un quotidien régional. Son nouveau président Armin Laschet a été élu en janvier de justesse et sort affaibli de ce premier test électoral. Les conservateurs n’ont toujours pas tiré au clair la candidature à la chancellerie. Qui du patron de la CDU ou du plus populaire leader de la CSU bavaroise mènera la campagne ? Enfin, les élections de dimanche montrent qu’une alternative politique sans les conservateurs est possible avec une alliance entre les Verts, les sociaux-démocrates et les libéraux.

Pascal Thibaut/RFI


(Yes)