L'étude révèle que jusqu'à 4 % des porteurs du VIH en République démocratique du Congo sont capables de neutraliser le virus.

En général, moins de 1 % des personnes séropositives sont capables de le faire.

Cela pourrait servir de tremplin à d'autres recherches visant à mettre au point un vaccin ou de nouveaux traitements pour lutter contre le virus qui cause le sida, affirment les chercheurs.

"Lorsque nous avons commencé à voir les données de l'étude, nous avons été surpris, mais nous avons aussi été enthousiasmés", réagit Mary Rodgers, responsable scientifique de l'étude, à la BBC.

"Cela pourrait signifier que c'est quelque chose que nous pouvons réellement guérir", dit-elle.

Les résultats, publiés dans eBioMedicine, qui fait partie de la famille des revues médicales The Lancet, ont porté sur des échantillons prélevés sur des personnes vivant avec le VIH entre 1987 et 2019.

L'équipe comprenait des scientifiques de la société pharmaceutique Abbott, de l'Université protestante au Congo, de Johns Hopkins, de l'Institut national américain des allergies et des maladies infectieuses et de l'Université du Missouri - Kansas City.

Le Dr Rodgers, responsable du programme mondial de surveillance virale d'Abbott, renseigne que le groupe de la République démocratique du Congo est le plus important détecté dans un pays - entre 2,7 et 4,3 %. Un autre 1% des personnes vivant avec le VIH au Cameroun est également identifié comme contrôlant bien le virus sans médicaments.

"Cela n'a jamais vraiment été vu auparavant, en général nous trouvons moins de 1% de toutes les personnes séropositives qui sont capables de supprimer le virus naturellement", souligne-t-elle.

Actuellement, la plupart des personnes vivant avec le VIH doivent prendre quotidiennement des médicaments antirétroviraux pour combattre le virus et réduire leur charge virale.

On ne sait pas encore comment les soi-disant "contrôleurs d'élite" découverts en RD Congo sont capables de supprimer leur infection au VIH.

Mais le Dr Rodgers estime qu'il est essentiel de comprendre comment le groupe est parvenu à maintenir une charge virale faible ou indétectable pour contrôler le virus.

Elle a toutefois signalé la nécessité de poursuivre les recherches, tout en rappelant des études antérieures qui ont montré que ce groupe de personnes pouvait potentiellement perdre sa protection au fur et à mesure de la progression de la maladie.

Le VIH a attiré l'attention du monde entier dans les années 1980. Il a infecté 76 millions de personnes depuis lors et 38 millions de personnes vivent avec le virus, explique Abbott.

On pense qu'il est apparu il y a un siècle dans ce qui est aujourd'hui la République démocratique du Congo, et aujourd'hui le VIH touche de manière disproportionnée les femmes en Afrique subsaharienne.

BBC


(Yes)