Des membres du mouvement conspirationniste QAnon, qui n'ont jamais accepté la victoire de Joe Biden, pensent que le 4 mars verra Donald Trump investi président des États-Unis pour un second mandat.

À l'approche de cette date, la police surveillait de près les appels au rassemblement de manifestants pro-Trump ces jours-ci. Et mercredi, les forces chargées de protéger le siège du Congrès ont signalé une menace. Le pays est encore sous le choc de l'attaque du 6 janvier, lorsque des centaines de partisans de Donald Trump avaient envahi le siège du Congrès pendant que les parlementaires certifiaient la victoire du démocrate Joe Biden.

"Nous avons obtenu des informations qui montrent un possible projet d'une milice identifiée visant à forcer l'entrée du Capitole le 4 mars", a averti la police, en affirmant être "préparée pour toutes menaces potentielles".

Elle a souligné avoir "déjà opéré un renforcement important de la sécurité" du Capitole depuis le coup de force de janvier. Des membres de la Garde nationale patrouillent toujours dans l'enceinte du Capitole, protégée par des barrières et des fils barbelés.

Les forces de l'ordre surveillent "de près différentes informations" sur des rassemblements "potentiels du 4 au 6 mars", ont expliqué mercredi les responsables de la sécurité au Congrès dans une note au personnel du Capitole.

Après l'alerte donnée par la police, la Chambre des représentants a avancé à mercredi soir deux votes prévus jeudi, ce qui permettra à ses quelque 430 parlementaires de ne pas revenir dans l'hémicycle avant la semaine prochaine. En revanche le Sénat sera en séance à partir de midi, sous une sécurité encore renforcée.

Pendant la présidence de Donald Trump, les membres de la nébuleuse QAnon étaient convaincus que le républicain allait sauver le monde face à des élites corrompues et pédophiles. Certains, espérant que le Congrès n'allait pas certifier la victoire de Joe Biden le 6 janvier, se trouvaient parmi les manifestants.

Jusqu'en 1933, les présidents américains étaient investis le 4 mars, et non le 20 janvier comme c'est désormais la tradition. Si Joe Biden a finalement bien été investi le 20 janvier, des militants croient encore que son rival républicain va revenir au pouvoir jeudi, même s'il est difficile d'évaluer leur nombre ou si les conversations en ligne des pro-Trump peuvent se convertir en actes cette fois.

Le prix des chambres au luxueux hôtel Trump International, près du Capitole, a lui explosé jusqu'à 1 331 dollars la nuit pour mercredi et jeudi soir, contre 476 dollars jusqu'à la fin mars.

Gisèle Mbuyi/AF


(GMM/PKF)