Le corps de l’ambassadeur italien Luca Attanasio et celui de son garde du corps Vittorio Iacovacci tués lundi 22 dans une embuscade du convoi du PAM à Kibumba, ont été rapatriés dans leur pays par un Boeing 767 de l’armée italienne.

Des habitants de la ville de Goma dans l’Est de la RDC pensent que cette attaque prouve combien cette partie du pays est très dangereuse. Certains affirment qu’il est temps que la communauté internationale prenne au sérieux la situation sécuritaire au Nord-Kivu, affirme Ouragan Fm.

«S’ils ont réussi à tuer l’ambassadeur, comprenez à quel point l’insécurité est grandissante. Nous avons tous peur de la suite. Nous avons pensé que comme on a tué cet ambassadeur, nous le bas peuple, nous risquons le pire. Depuis hier, nous n’avons pas bien travaillé, nous étions dans une insécurité totale», soutient Chance Bahati, taximan-moto de la ville de Goma.

D’autres encore plus croyants pensent que la question de l’insécurité devrait être adressée carrément à Dieu pour qu’il mette fin à ce phénomène au Nord-Kivu. De son côté, la communauté musulmane s’est déjà remise à Dieu.

«Nous invitons tous les musulmans du Nord-Kivu à la lecture du qunût dans le but de prier pour la paix dans notre province et dans notre pays, pourquoi pas en Afrique en général», Shehe Muzaminwa Idrissa, le chef de l’entité islamique au Nord-Kivu.

Pour Juvénal Kombi, la communauté internationale devrait, a travers cette attaque meurtrière, comprendre que la province du Nord-Kivu fait face à une véritable menace sécuritaire.

«C’est un moment opportun pour que la communauté nationale et internationale puisse voir la situation dans laquelle nous, habitants de la province du Nord-Kivu, vivons tous les jours. Il ne s’agit pas d’une situation qui touche seulement l’ambassadeur de l’Italie tel que cela a été décrit par les médias et réseaux sociaux mais c’est une question qui nous touche depuis des années. Actuellement, je suis âgé de plus de 30 ans mais depuis que je suis né dans cette province, nous ne vivons que ces genres de carnages», dit-il.

Espoir Ngalukiye, lui, alerte sur la situation au rouge que vit le Nord-Kivu. Il rappelle que l’assassinat du diploamte italien est n’est qu,’un cas parmi de milliers d’autres.

«La situation est toujours au rouge. Quand on tue les gens à Beni, personne n’en parle. Mais avec la mort de l’ambassadeur italien, on pense que la situation devient rouge. Elle est toujours au rouge. La mort de cet ambassadeur est juste un cas parmi tant d’autres. Plusieurs Congolais ont déjà perdu la vie. La communauté nationale et internationale ne doit plus se mettre seulement à présenter des compassions aux Congolais, elle doit aussi agir avec les Congolais. Aussi longtemps qu’on vivra dans une impunité totale, on continuera toujours a décrier ces genres de situations», a noté un responsable de la société civile de Goma.

Raymond Okeseleke


(ROL/PKF)