Des roquettes qui se sont abattues dans le centre de Kaboul ont au moins tué huit morts samedi 20 novembre. Les projectiles ont atterri près de la Zone verte où se trouvent les ambassades et compagnies internationales, ont indiqué des sources gouvernementales.

C’était "Vers 8h40 de ce matin, lorsque, les terroristes ont tiré 23 roquettes sur la ville de Kaboul. Selon les informations initiales, huit personnes ont été tuées et 31 autres blessées", a déclaré le porte-parole du ministre de l'Intérieur Tariq Arian. Le porte-parole de la police de la capitale afghane, Ferdaws Faramarz, a confirmé ces détails et ce bilan.

L'ambassade iranienne a annoncé sur Twitter que son bâtiment principal avait été endommagé par les fragments de roquette, mais qu'aucun de ses employés n'a été blessé.

Des photos sur les réseaux sociaux semblent montrer des dommages sur le mur extérieur d'un vaste complexe médical. Les explosions se sont produites dans des zones densément peuplées, notamment à proximité de la Zone verte centrale et dans un quartier du nord.

Aucune revendication n'a pour l'heure été émise, mais des responsables du gouvernement afghan ont accusé les talibans. Zabihullah Mujahid, porte-parole des insurgés, a cependant déclaré que l'attaque n'avait "rien à voir" avec le groupe. "Nous ne tirons pas à l'aveugle sur des lieux publics", a-t-il ajouté.

Ross Wilson, le chargé d'affaires américain à Kaboul, a quant à lui condamné l'attaque sur Twitter. "Les États-Unis vont continuer à travailler avec nos partenaires afghans pour éviter ce type d'attaques", a-t-il écrit.

Des alarmes ont retenti du côté des ambassades et des entreprises dans et autour de la Zone verte, un quartier fortifié qui abrite des dizaines de compagnies internationales et leurs employés.

Le ministère de l'Intérieur a par ailleurs déclaré que deux petites explosions de "bombe collante" avaient été signalées plus tôt samedi matin, dont une qui a frappé une voiture de police, tuant un policier et en blessant trois autres.

L'attaque survient avant les rencontres prévues samedi à Doha, capitale du Qatar, entre le secrétaire d'État américain Mike Pompeo et les négociateurs des talibans et du gouvernement afghan, qu'il doit voir séparément. Une vague de violence secoue l'Afghanistan depuis des mois.

Les talibans se sont engagés à ne pas attaquer les zones urbaines aux termes d'un accord de retrait de l'armée américaine, mais les autorités de Kaboul ont accusé les insurgés ou leurs épigones d'autres attaques récentes dans la capitale.

Plus tôt dans la semaine, le Pentagone a annoncé le retrait prochain de quelque 2 000 soldats d'Afghanistan, accélérant ainsi le calendrier établi lors d'un accord signé en février à Doha entre Washington et les talibans qui entérinait le retrait complet des troupes à la mi-2021.

Le président Donald Trump a promis à plusieurs reprises de mettre fin aux "guerres sans fin", y compris en Afghanistan, la plus longue intervention de l'histoire américaine, lancée après les attentats du 11 septembre 2001.  Le président élu Joe Biden, sur un rare terrain d'entente avec Donald Trump, souhaite également mettre fin à la guerre en Afghanistan.

Les négociateurs des talibans et du gouvernement afghan ont lancé des pourparlers de paix à la mi-septembre, au Qatar, mais les progrès ont été lents.

Des responsables ont toutefois déclaré à l'AFP vendredi qu'une percée devrait être annoncée dans les prochains jours.

Au cours des six derniers mois, les talibans ont mené 53 attentats-suicides et déclenché 1 250 explosions, qui ont fait 1 210 morts et 2 500 blessés parmi les civils, a déclaré cette semaine le porte-parole du ministère de l'Intérieur, Tariq Arian.

Gisèle Mbuyi


(GMM/PKF)