Après les travaux préparatoires débutés le lundi dernier, le Front Commun pour le Congo est en retraite depuis vendredi 6 novembre, à Safari Beach. La plateforme politique de Joseph Kabila, majoritaire au Parlement, est en réflexion au bord du Fleuve Congo, dans la lisière de la commune de N’sele, dans l’Est de la capitale congolaise, Kinshasa. Des mises en place ont été faites hier, vendredi, afin de permettre aux membres de cette plateforme de commencer les travaux ce samedi.

Et des images venant de ce site touristique montrent la présence des plusieurs dignitaires du FCC qui ont déjà pris place. Il s’agit notamment de l’ancien ministre de Communication et médias et porte-parole du gouvernement, Lambert Mende Omalanga ; du sénateur Léonard She Okitundu, de l’ancien ministre de l’Intérieur, Adolphe Lumanu ainsi que d’autres cadres du FCC.

Cette retraite est la deuxième du genre, après celle de Mbuela Lodge à Kisantu, dans la province du Kongo central. Et cette deuxième retraite intervient au moment où le chef de l’Etat, Félix-Antoine Tshisekedi, consulte les acteurs politiques et sociaux du pays au Palais de la nation en vue de créer l’« union sacrée de la nation ».

Le FCC, de son côté, interdit formellement à ses membres de participer à ces concertations qui pourraient, selon les hypothèses, aboutir à une requalification de la majorité parlementaire en faveur du chef de l’Etat en fonction. Déjà le 29 octobre, Joseph Kabila, autorité morale du FCC, avait réuni dans sa ferme de Kingakati, les parlementaires de sa famille politique qui lui avaient juré "unité et loyauté".

Plusieurs divergences plombent, en effet, la marche de la colaition FCC-CACH au pouvoir depuis près de deux ans. Félix Tshisekedi du CAH (Cap pour le changement) accuse son partenaire du FCC de bloquer ses actions. Le président congolais, lors de son discours à la Nation, le 23 octobre dernier, a noté plusieurs points de divergence avec la famille politique de l’ex-président Joseph Kabila. Il s’agit notamment des questions liées à l’indépendance de la Justice, de l’Etat de droit, du portefeuille de l’Etat, de la Territoriale ainsi que la sécurité du pays.

De son côté, le FCC s’est montré très opposé aux réformes faites par Félix Tshisekedi au sein de la magistrature, notamment les ordonnances du 17 juillet 2020 nommant les magistrats. Mais le point de cristallisation de la crise a été la prestation de serment de trois juges constitutionnels que le FCC, à travers les présidents de deux chambres du parlement, refusaient la tenue de cette cérémonie. Ainsi, le FCC avait appelé ses parlementaires et cadres à boycotter cette prestation de serment qui s’est déroulée au Palais du peuple mais sans la présence de deux présidents des chambres et d’une grande majorité des députés et sénateurs du FCC.

Dido Nsapu


(DNK/PKF)