« On est dans une situation difficile, voire critique. On avait prévu qu’il y aurait cette deuxième vague, mais nous sommes nous-mêmes surpris par la brutalité de ce qui est en train de se passer depuis 10 jours », a déclaré le professeur Delfraissy sur RTL. « La deuxième vague va probablement être plus forte que la première », a-t-il craint, en relevant que « beaucoup de nos concitoyens n’ont pas encore pris conscience de ce qui nous attend ».

Il a estimé que le chiffre réel des cas devait être « autour de 100.000 par jour », alors que les cas confirmés ont atteint ces derniers jours des chiffres record, dépassant dimanche la barre des 50.000 en 24 heures pour la première fois depuis le début des tests massifs.

Selon lui, il y a « deux hypothèses » pour tenter de juguler cette deuxième vague. La première est « d’aller vers un couvre-feu plus massif, à la fois dans ses horaires, dans son étendue au niveau du territoire national, et qui puisse également être mis en place le week-end ». Après « 10 à 15 jours on pourrait regarder la courbe des nouvelles contaminations et si on n’est pas dans la bonne direction, aller vers le confinement ».

La deuxième hypothèse est « d’aller directement vers un confinement, moins dur que celui du mois de mars, qui permette à la fois le travail, qui évidemment s’accentuerait en termes de télétravail, qui permettrait probablement de conserver une activité scolaire et qui permettrait aussi de conserver aussi un certain nombre d’activités économiques, qui pourrait être de plus courte durée et qui serait suivi de conditions de déconfinement très particulières, puisqu’on déconfinerait en passant par un couvre-feu ».

« Plus on prendra des mesures rapidement, plus, elles auront une certaine forme d’efficacité », a-t-il insisté, tout en soulignant que le Conseil scientifique, chargé d’éclairer les choix de l’exécutif, « ne préconise rien, nous mettons sur la table les deux grandes stratégies qui sont possibles ». Il s’agit de « décisions éminemment politiques », a-t-il relevé.

« Cette vague elle est en train d’envahir l’Europe, elle va durer plusieurs semaines, voire un ou deux mois », a-t-il poursuivi, tout en refusant de se prononcer sur la situation lors des fêtes de fin d’année : « On verra pour les vacances de Noël ».

Gisèle Mbuyi


(GM/Yes)