La bière a encore coulé abondamment depuis la levée, le 22 juillet 2020, de l’état d’urgence sanitaire et la reprise, à la même date, des activités commerciales dont les bars et les restaurants.

Toujours dans le contexte de crise de la Covid-19, l’application des mesures barrières est restée de mise. Si la levée de confinement a permis aux Kinois jouisseurs de retrouver davantage de liberté quant à leurs soirées dansantes, les retrouvailles autour de bières ont fait davantage l’affaire. Et, cela a beaucoup manqué aux "fêtards" invétérés.

Dans les quartiers mouvementés les plus connus de la ville, les buvettes tenues sur les emprises des parcelles sont pris d'assaut dès minuit juste après le message du Chef de l’Etat. Les habitants prenaient déjà possession des espaces avec une musique silencieuse sans tenir compte de la situation épidémiologique actuelle.

En juillet 2019, avant le déclenchement de la crise sanitaire, les bars avaient été ciblés pour ne pouvoir ouvrir que de 18h à 23h en semaine. Les autorités urbaines de Kinshasa partaient alors en croisade contre « l’insalubrité » sous toutes ses formes.

Tout juste, les bars ont eu la permission de minuit le samedi, dimanche et les jours fériés. Ils pourront ouvrir dès 11h les dimanches et jours fériés, selon l’opération "Kin bopeto" (Kin propre) annoncée le 4 juillet 2019 par Gentiny Ngobila.

La vente de boissons devait prendre fin une heure avant la fermeture, avait insisté l’autorité urbaine, qui dénonçait les partisans du laissez-faire actuel dans la troisième plus grande ville d’Afrique.

Dans ses quartiers chauds (Huilerie, Matonge, Bandal, Kingabwa, N’Djili, place Kimbuta), bien des terrasses servent des bières et des brochettes tant qu’il y a du monde, sur fond de sono saturée qui crache de la génération naissante. Tous les soirs, ces points de rencontres grouillent de monde au coucher du soleil.

A ces endroits, la nuisance sonore a pris de l’ampleur. La musique se joue à tue-tête dès la soirée. Le décibel produit par cet espace est insupportable pour beaucoup d’habitants, ne cessent de clamer certains voisins.

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)