Décédé en août dernier, en Belgique, le célèbre batteur de l’orchestre Zaïko a été décoré à titre posthume dans l'ordre de mérite civique et artistique, ce jeudi 15 octobre, au Musée national de la RDC, à Kinshasa. Cet artiste a été ainsi élevé sur instruction du chef de l'État, Félix Tshisekedi, concrétisée par le chancelier des Ordres nationaux.

Meridjo a été décoré pour son apport distingué et "glorieux" dans l'histoire de la Rumba congolaise moderne. Plusieurs artistes et chroniqueurs de la musique congolaise lui attribuent des mérites sur la révolution de la batterie dans la chanson congolaise. Certains lui reconnaissent même la paternité du rythme saccadé appelé « Sebène » dans Zaïko Langa Langa. Des hommages mérités ont été donc rendus à ce batteur qu'on qualifiait comme "un génie créateur du rythme Cavacha", devenu un tempo identitaire congolais sur la scène internationale.

« Meridjo va s’employer à changer l’histoire de la musique congolaise. Tout en reconnaissant que la batterie a été introduite par le Seigneur Tabu Ley dans la musique congolaise moderne et que Seskain Molenga en est le précurseur et le pionnier, Jean-Marie [Meridjo] va accélérer le rythme du Sebène à l’aide de cette caisse claire qu’est la batterie. Il adaptera le rythme avec Cavacha grâce à un éventail de possibilités qu’offre la batterie. », a témoigné Zéphyrin Kirika Nkumu Assana, sur le blog Mbokamosika.com.



Comment a-t-il reproduit ce rythme ?

C’était sur demande de Mbuta Mashakado, un autre chanteur de Zaïko. En 1971, explique Zéphyrin Kirika, « Zaiko Langa Langa effectuait son premier voyage à l’étranger ou plus précisément au Congo Brazzaville. Dans le train qui les amenait à Pointe Noire. Les musiciens surexcités, chantaient et dansaient au rythme des bruits ou les cliquetis des roues motrices du train. Mbuta Mashakado lui demandera s’il ne peut pas reproduire ce rythme sur une batterie. Ce sera le début d’un travail de longue haleine. Comme il l’avait si bien insinué, il s’y mettra… »

Une histoire d’un pionnier du rythme qui pend fin ce jeudi 15 octobre, jour de son inhumation à Nécropole entre Terre et Ciel, dans la commune de la N’sele, à l’Est de Kinshasa. Enterré en présence de ses vieux amis de l’orchestre, notamment Jossart Nyoka Longo qui est resté le patron de Zaïko Langa Langa.

Dido Nsapu


(DN/PKF)