La Covid-19 frappe, inquiète la santé des individus et tue énormément dans le monde.

Ce virus touche l’école, les mondes professionnels, d’entreprise, d’affaire et de voyage ; les espaces récréatifs et ludiques, délitent les relations humaines et sociales et, enfin, porte un coup dur à la spiritualité d’une multitude des gens et exacerbe la détresse psychologique de plusieurs autres.

Nous avons dû nous conformer à un rituel jusque-là innommable celui du port de masque, de lavage et de désinfection des mains obligatoires, de respect de distanciation sociale et de prélèvement en permanence de la température corporelle.

Ces décisions ont affecté pourtant notre santé et modifié notre façon de vivre.

Sans doute, la Covid-19 nous a rappelé la fragilité commune de l’humanité face aux pathologies et notre négligence de promouvoir la santé publique comme la première des priorités de la vie.

Dans cet entendement, la santé publique demeure une condition préalable à la stabilité sociale, économique et politique. De ce fait, l'accroissement du budget alloué au secteur de santé et aux services sociaux basiques constitue le socle du développement pour une population.

Les gouvernements appelés à augmenter les investissements de la santé.

Lorsque les pays ont soumis leurs populations respectives à la quarantaine les uns après les autres et ce, dans des conditions économiques variables, l'accès aux services de santé a sensiblement diminué.

Les gens avaient peur de se rendre dans des établissements de santé lorsqu'ils tombaient malades par crainte d'être contaminés à la Covid-19 ou d’être comptés parmi les patients souffrant de coronavirus. Cette maladie a eu certes une incidence sur d'autres maladies virales et infectieuses existantes telles que le VIH, la tuberculose et le paludisme qui, brutalement ont vu la lutte qui leur est dédiée s’estomper. Ces actions de lutte engagées contre les trois maladies susmentionnées sont aujourd’hui perturbées avec le rituel de confinement par-ci et de déconfinement et reconfinement par-là.

Des rapports non complaisants abondent

Un rapport de modélisation du partenariat Halte à la tuberculose l’indique à suffisance. L’étude souligne, par ailleurs, que l'incidence mondiale de la tuberculose et les décès dus à cette maladie en 2021 augmenteraient pour atteindre des niveaux qui n'ont pas été observés depuis 2013 et 2016 respectivement - ce qui implique un recul d'au moins 5 à 8 ans dans la lutte contre la tuberculose, en raison de la pandémie de Covid-19.

Pour l'ONUSIDA qui a rendu lui aussi un rapport qui abonde dans le même sens, la lutte contre le VIH pourrait encore reculer de 10 ans ou plus, là où la Covid-19 a provoqué des graves perturbations. Cela vaut de même des programmes de prévention du paludisme qui ont été brutalement interrompus, notamment au travers de la distribution tardive des moustiquaires imprégnées d'insecticides.



Que dire des écoles ? Elles ont été aussi fermées pendant des longs mois et, heureusement, elles rouvrent progressivement.

Pour les filles non scolarisées, le risque d'exploitation sexuelle, des grossesses précoces, de mariage forcé et d'infection à VIH s'est considérablement accru.

Les Etats et les Gouvernements appelés à accélérer le rétablissement des services pour la maîtrise du fardeau de la maladie.

Les mesures visant à atténuer l'impact de la Covid-19 sur le VIH, la tuberculose et le paludisme devraient impliquer une combinaison d'engagement communautaire intensif et de maintien de la sensibilisation à l'importance des services pour vaincre ces trois maladies dans le contexte de la riposte contre la Covid-19.

Dès lors, les programmes doivent identifier et traiter les inégalités entre les sexes dans leur conception et leur réponse. Une approche consisterait à faire participer les femmes de manière significative, en soutenant les services de soins de santé primaires nécessaires pour réduire la mortalité infantile et maternelle et en motivant les soignants qui sont pour la plupart des femmes, qui œuvrent au chevet des malades de la Covid-19 et des autres pathologies. Décidément, le monde se doit de travailler au bannissement des obstacles à la santé liés au sexe.

Alors que toute l'humanité s'attaque à la Covid-19, les défenseurs de la santé, les partenaires et les gouvernements doivent s'assurer absolument que la réponse à la Covid-19 comprend des stratégies et des leçons tirées de la lutte contre le VIH, la tuberculose et le paludisme et que, des ressources sont allouées à cette fin. Autrement dit, les droits de l'homme doivent être protégés ; la stigmatisation et la discrimination doivent être combattues. Les ressources disponibles pour la Covid-19 doivent garantir un accès équitable au dépistage, à l'analyse et au traitement. Lorsqu'un traitement et un vaccin sont trouvés, ils doivent être accessibles à tous, partout et gratuitement. Pour que personne ne soit ne soit marginalisé.

Nécessite d'une solide collaboration mondiale d'accélération du développement, de la production et de l'accès équitable aux nouvelles technologies Covid-19.

Cela est un fait, la Covid-19 n'est pas la dernière pandémie. Peut-être la prochaine, pandémie nous trouvera sûrement mieux préparés, prêts à disposer de systèmes de santé solides et résistants, axés sur les soins de santé primaires et fondés sur des réseaux de santé communautaire solides. Un système sanitaire équitable, respectueux des droits humains, centré sur les personnes et conscient des facteurs qui affectent la santé et le bien-être, à savoir, le changement climatique, l'alimentation et le logement.

C'est donc à ceci que les gouvernements sont conviés à investir des ressources nationales supplémentaires dans le domaine de la santé pour mieux construire un avenir plus sûr et plus durable.

Gisèle Tshijuka


(GTM/Yes)