C’est la rentrée parlementaire ce mardi 15 septembre à l’Assemblée nationale et au Sénat. A la chambre haute du Parlement, cette rentrée a été marquée par un fait particulier : la présence de l’ancien président de la République, Joseph Kabila Kabange.

Celui que la Constitution confère le statut de sénateur à vie a assisté à sa première activité parlementaire depuis la passation pacifique du pouvoir le 24 janvier 2019 avec son successeur Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Speech de Thambwe Mwamba

Lors de cette rentrée parlementaire, le président du Sénat, Alexis Thambwe Mwamba a résumé la situation générale du pays. Il a condamné les menaces constatés en juillet dernier des manifestants d’un parti politique contre les députés nationaux, mais aussi des diverses interprétations de la Constitution par certains professeurs d’université, rappelant que cette prérogative revient à la seule Cour Constitutionnelle.

« Le Sénat doit demeurer le gardien de l’inviolabilité de la Constitution », a par ailleurs souligné le président du Sénat, appelant par ailleurs les institutions de la République de se concerter régulièrement devant des questions qui engagent l’intérêt du pays.

En outre, il a dénoncé ce qu’il qualifie « des ingérences étrangères récurrentes dans les affaires intérieurs de l’Etat ». « Certaines représentants diplomatiques s’érigent en conseillers des institutions publiques et  en acteurs politiques en fonction. Leurs déclarations et activistes contribuent à la méfiance des propositions entre Congolais », a-t-il dénoncé, appelant au respect de la Convention de Vienne et Charte des Nations Unies.

Le tribalisme dans les réseaux sociaux, dans les institutions et la société a été également dénoncé par Alexis Thambwe Mwamba qui appelle les autorités du pays à lutter contre ce phénomène « sans écarter nos identités multiples ».

Il a aussi peint un tableau peu reluisant du pays en matière sécuritaire, rappelant entre autres les massacres des élèves à Masisi lors de la présentation du dernier Test de fin d’études primaires (TENAFEP), mais aussi des massacres à Minembwe et en Ituri ou encore la mort à Kamituga (Sud-Kivu) de 58 mineurs artisanaux. Il a aussi condamné le banditisme urbain à Kinshasa, Goma et autres villes du pays, invitant les autorités à y « déployer la force en veillant que justice soit faite ».

Par ailleurs, le président du Sénat a salué l’initiative du président de la République de convoquer un sommet pour le retour de la paix dans la région des Grands lacs. Sommet qui a été repoussé sine die.

Sur le plan économique, le président du Sénat a exprimé ses inquiétudes quant à la faible mobilisation des recettes de l’Etat cette année et la dépréciation du franc congolais par rapport au dollar. Une situation qui a diminué de 20% le salaire des fonctionnaires et agents de l’Etat.

Cette session étant essentiellement budgétaire, Thambwe Mwamba a invité le gouvernement à déposer le projet du budget dans le délai constitutionnel pour permettre au Sénat de l’étudier calmement avec soin.

Socrate Nsimba


(SNK/PKF)