A plusieurs reprises, les précédents gouvernements ont eu beau à lancer des ultimatums aux expatriés qui exercent le petit commerce en RDC. Le délai leur accordé pour arrêter leur activité ont toujours expiré.

Le cas de l’ordonnance-loi numéro 79-021 du 02 août 1979 qui réserve la pratique du petit commerce en RDC aux nationaux. Une autre ordonnance-loi du 8 août 1990 stipule clairement que “le petit commerce ne peut être exercé que par les Congolais”.

« Les expatriés doivent se limiter à faire le commerce d’importation ainsi que le commerce de gros et de demi-gros. Le commerce de détail est réservé aux Congolais. Et c’est une loi qui existe depuis plus de 40 ans », avaient clamé des ministres ayant le Commerce dans leur attribution, promettant des sanctions à l’encontre des réfractaires.

Mais entre-temps, dans les marchés de Kinshasa, les expatriés continuent d’exercer le petit commerce.

La Fédération des entreprises du Congo (Fec) a été favorable à l’application de cette mesure. Mais le directeur des Petites et moyennes entreprises (PME) à la Fec, John Kono, a estimé en juillet 2015 que le ministre de l’Economie devrait se pencher sur certains problèmes pratiques liés à l’application de l’ordonnance-loi de 1979.

Le rappel de Félix Tshisekedi

Le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, a invité le gouvernement, particulièrement les ministres concernés à poursuivre les efforts déjà engagés pour faire respecter la réglementation en vigueur sur l’exercice du petit commerce et de commerce de détail en RDC, au cours de la 48ème réunion du Conseil des ministres tenue par vidéoconférence vendredi, à Kinshasa.

Le ministre d’Etat, ministre de la Communication et Médias et porte-parole du gouvernement, David-Jolino Diwampovesa-Makelele, a indiqué le Chef de l’Etat a chargé l’exécutif national à associer à leurs actions les associations patronales concernées dans l’élaboration des propositions des projets de réformes rendues nécessaires par les contingences de l’heure.

Il sied de rappeler que ces textes tantôt réservent l’exclusivité de l’exercice du petit commerce et du commerce de détail aux Congolais, tantôt interdisent aux producteurs, importateurs et grossistes d’exercer le commerce de détail, dans le but de favoriser l’entrepreneuriat national et l’émergence d’une Classe moyenne congolaise, gage du développement intégré de notre pays.

Les assouplissements y apportés concernent exceptionnellement certains secteurs tels que les stations-service, les supermarchés, les restaurants, l’hôtellerie, etc.

Cependant, dans la pratique, l’on constate que les grands importateurs et autres grossistes majoritairement étrangers, continuent à exercer le commerce de détail et le petit commerce au mépris des textes en vigueur accordant cette exclusivité aux nationaux.

Cette situation qui asphyxie les Congolais exerçant dans ces secteurs, est de nature à mettre en péril la paix sociale et l’éclosion d’une classe moyenne nationale.

La semaine dernière, l’Association des distributeurs et exploitants des chambres froides du Congo a organisé une marche de protestation pour dénoncer la concurrence déloyale dans les chefs des importateurs qui, pour la plupart sont des sujets étrangers.

Elle réclamait que les importateurs de vivres frais et secs, ne puissent plus pratiquer la vente au détail sur toute l’étendue du pays, afin de protéger le petit commerce, du reste réservé aux nationaux.

Raymond Okeseleke


(ROL/Yes)