De nombreux enfants qui effectuaient une scolarité en dent de scie, suivant les possibilités financières de leurs parents ont, depuis septembre 2019, la possibilité d’étudier assidument. Les réformes liées à la gratuité de l’enseignement primaire opérées par Félix Tshisekedi dès la première année de son mandat ont soulagé plusieurs ménages. Pour Victorine, interrogée dans un reportage de la Banque mondiale, il fallait faire un choix entre nourrir ses enfants et les faire étudier. Victorine est d’autant plus préoccupée que ses enfants ont déjà été privés d’école l’année dernière. « Je n’avais pas assez d’argent pour payer les frais de scolarité », confie-t-elle. « Il a fallu choisir entre les nourrir ou les faire étudier. »

A Kinshasa, les effets de la gratuité se ressentent, alors que la réforme n’est qu’à sa première année d’application. « Nous ressentons immédiatement le bénéfice de la gratuité de l’école. Moi, l’argent que j’affectais pour les frais de scolarité de mes deux enfants encore en primaire m’aide aujourd’hui à investir pour leur assurer la santé et parfois la nourriture », a déclaré à Digitalcongo.net Mamie Katunge, la quarantaine révolue, veuve de 7 enfants.

Selon la Banque mondiale, la gratuité de l’enseignement a produit des effets immédiats. Mais aussi à long terme, si la réforme est maintenue au-delà de cette année scolaire 2019-2020. Cette gratuité de l’école primaire a eu pour effet immédiat la réduction des frais de scolarité pour les ménages les plus pauvres. Il y a également l’accroissement de l'accès des enfants à l'enseignement primaire dans 10 provinces et le renforcement du système éducatif dans tout le pays. Conséquence : près de 2,5 millions d’enfants supplémentaires des milieux défavorisés ont pu aller à l’école en 2019-2020. « On estime aussi que près de 23 millions de personnes pourraient sortir de la pauvreté d’ici 2050. », écrit la Banque mondiale sur son site.

Les enseignants du secteur public ont aussi obtenu une augmentation de leur salaire mensuel, qui est passé de 80 à 150 dollars, voire 250 dollars pour certaines zones du pays et le paiement de leurs arriérés. « En moyenne, les parents devaient dépenser près de 65 dollars, par an et par enfant, au primaire. Une somme que les familles les plus vulnérables ne pouvaient pas toujours débourser. 64 % des ménages interrogés lors d’une enquête effectuée en 2018, ont indiqué que les frais élevés de scolarité étaient le principal obstacle à la scolarisation de leurs enfants. De fait, cette année-là, quatre millions d'enfants en âge d'aller à l'école primaire n’étaient pas scolarisés. », ajoute la même source.

Mais, aujourd’hui, la donne a changé. Et des efforts entrepris dans la construction des nouvelles écoles et salles de classe devaient se multiplier pour éviter la surpopulation des élèves dans des salles de classe et affecter ainsi la capacité de mieux apprendre. Autre chose, c’est la qualité de l’enseignement qui reste l’autre cheval de bataille de l’ère Félix Tshisekedi. Car, en 2018, selon la même enquête, 86 % des enfants congolais de 10 ans étaient incapables de comprendre un texte simple adapté à leur âge.

Dido Nsapu


(DNK/Yes)