« Contre ma volonté, refuser les pratiques qui nuisent aux femmes et aux filles et qui font obstacle à l’égalité de genre ». Telle est la préoccupation majeure retenue cette année dans le Rapport sur l’état de la population mondiale 2020. Trois pratiques néfastes sont particulièrement épinglées : les violences basées sur le genre, les mariages précoces et la faible scolarisation des filles par rapport aux garçons.

La Vice-Premier ministre, ministre du Plan, qui a lancé officiellement ce rapport devant ses collègues du Genre, Enfant et Famille, de la Décentralisation, du Travail et Prévoyance sociale, de l’Environnement et de la Justice, a appelé la communauté nationale à un sursaut patriotique pour abolir les pratiques néfastes contre les femme et les jeunes filles.

Trois stratégies

« Pour atteindre les Objectifs de développement durable, il est indispensable de réitérer notre engagement en faveur de la protection et du respect des droits et de choix pour tous, dans les limites de la législation congolaise et de réaliser l’ensemble du Programme d’action de la conférence internationale sur la population et le développement », a insisté Elysée Munembwe qui est revenu sur trois stratégies qui doivent être menées en RDC.

La première stratégie est de s’attaquer aux « normes sexistes entretenues par les communautés qui ignorent les inconvénients des pratiques et violences néfastes qui nuisent aux femmes et aux filles ». La deuxième est la restructuration des systèmes économiques et juridiques qui garantissent l’égalité des chances à toutes les femmes. La troisième consiste à intensifier les efforts pour prolonger la scolarisation des filles, leur enseigner les compétences de la vie courante et impliquer les hommes et les garçons dans ces changements sociaux.

Pour sa part, le Représentant-résident de l’UNFPA en RDC, Sennen Hounton, a réitéré l’engagement de son organisation pour les choix et les droits des adolescents, des jeunes et des femmes pour la capture effective du dividende démographique.

Covid-19 aggrave la situation

« Il n’existe aucun instrument de développement plus efficace que l’éducation des filles. Et l’étude sur la pauvreté en RDC conduite par la Banque mondiale nous montre clairement que plus de 30% de la variabilité de la pauvreté s’explique par le niveau d’éducation des filles. Il s’agit d’un programme structurant », a relevé Sennen Hounton.

En RDC, 23,3% des femmes de 15 à 49 ans se sont senties discriminées ou harcelées au cours des douze derniers mois pour diverses raisons, selon les résultats du MICS 2017-2018. Les mêmes indicateurs montrent que 29,1% des femmes de 20 à 24 ans se sont déjà mariées avent l’âge de 18 ans. La province de Tanganyika est championne avec 60,4%, suivie du Kasaï (54,3%).

Au niveau mondial, des dizaines de milliers de filles sont chaque jour victimes des pratiques nuisibles. Elles sont des millions, chaque année.

Le Rapport sur l’état de la population est élaboré chaque année à l’occasion de la Journée mondiale de la population célébrée chaque 11 juillet. Cette année, ce rapport coïncide avec la crise sanitaire due à la pandémie de la Covid-19. Une conjoncture susceptible d’exacerbe la vulnérabilité des femmes et des jeunes dans le monde.

« Faire des arrêts Covid-19 : comment préserver la santé et les droits des femmes et des filles durant cette période de Covid-19 » est le thème international pour cette journée.

Socrate Nsimba


(SNK/Yes)