En marge de la marche organisée ce jeudi 23 juillet 2020 par la plateforme Front commun pour le Congo (FCC), l’ancien dauphin de l’ex-président, Joseph Kabila, Emmanuel Shadary a dénoncé le non respect de la procédure dans les mises en place opérées par le président Félix Tshisekedi au sein de l’armée et dans la magistrature. Emmanuel Shadary voit dans l’action de Félix Tshisekedi une mise en place progressive de la « dictature. »

« Il y a eu de l’arrestation arbitraire, il y a le musèlement de la justice et de la presse. L’opinion publique n’est plus respectée. De plus en plus, nous avons constaté qu’il y a un décor de la dictature qui se plante dans le pays. C’est pourquoi, nous qui sommes alliés, nous dénonçons. Nous disons qu’il faut que les gens reviennent sur la ligne droite c’est-à-dire l’Etat de droit », a-t-il dénoncé en marge de cette manifestation du FCC.

L’ancien candidat à la présidentielle fustige aussi l’absence de procédure dans cette mise en place des officiers au sein de l’armée et la Justice. « Quand on nomme les juges constitutionnels, par exemple, ce qu’on demande, c’est le respect de la procédure. Ces juges vont travailler sans problème si on respecte la forme. Le Premier ministre n’est pas un garçon de courses. Il est responsable parce qu’il est chef du gouvernement. Il faut lui laisser assumer ses prérogatives car c’est aussi ça l’État de droit. Voilà pourquoi, nous marchons », a-t-il indiqué.

Emmanuel Ramazani Shadary fait allusion au contreseing apposé par le Vice-Premier ministre, ministre de l’Intérieur, Gilbert Kankonde. Cela, en lieu et place du Premier ministre, Sylvestre Ilunga. Dans une déclaration faite mardi 21 juillet dernier, le FCC, majoritaire au parlement, est remonté contre son partenaire de coalition, le président Félix Tshisekedi, après la lecture à la chaine nationale (RTNC) de ces ordonnances présidentielles. Le camp de Joseph Kabila est vent débout contre ces ordonnances, les qualifiant d’anticonstitutionnelles.

« Il apparaît que l’intention programmatique de violer les dispositions des articles 79 et 92 de la Constitution était manifeste. », a fustigé le FCC dans sa déclaration. Cette plateforme fait observer que « ces ordonnances n’ont été ni proposées par le gouvernement, ni par l’Assemblée générale du Conseil supérieur de la magistrature selon le cas, encore moins délibérées en conseil des ministres, tels que prescrivent les dispositions des articles 81 et 82 de la constitution, ainsi que l’article 7 de la loi organique du 5 août 2008 portant organisation et fonctionnement du conseil supérieur de la magistrature. »

Le FCC a par ailleurs encouragé le Premier ministre, Sylvestre Ilunga, à rencontrer le président de la République, Félix Tshisekedi, afin de « tirer au clair cette situation préoccupante. »  Pendant que le Premier ministre se trouvait dans le Haut-Katanga envoyé par le président de la République, ce dernier a pris une série d’ordonnances portant mise en place dans les deux corps : la justice et l’armée.

Dido Nsapu


(DNK/PKF)