La province du Gauteng comptait 28 000 cas positifs au coronavirus il y a deux semaines. Aujourd’hui, 81 000 habitants sont infectés. La région de Johannesburg et Pretoria devient l’épicentre de la crise en Afrique du Sud, une crise en nette augmentation ces deniers jours. L’agence nationale des statistiques prévient, ces chiffres devraient encore tripler d’ici 10 jours.

Un emballement qui s’explique par un retour précipité de l’activité économique. En effet, après un confinement strict, la tentation est trop forte dans une économie déjà fragilisée, qui a connu la récession avant même l’arrivée du coronavirus et dont la production a baissé de moitié par rapport à l’an dernier.

Les centres commerciaux sont ouverts depuis plusieurs semaines. Les bars, restaurants et casinos rouvrent aussi progressivement leurs portes. Les taxis collectifs et transports en commun tournent déjà à plein régime.

Le président Cyril Ramaphosa avait prévenu ses concitoyens que l’Etat avait joué son rôle et que leur futur était maintenant entre leurs mains. Un aveu d’impuissance relayé par le ministre de la Santé pour qui « la tempête est en train d’arriver » irrémédiablement.

Les autorités se concentrent déjà sur l’après. La province du Gauteng augmente la capacité d’accueil de ses cimetières en creusant des dizaines de milliers de tombes pour procéder à d’éventuelles inhumations de masses.

Noé Hochet-Bodin/RFI


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